L’adjoint à la directrice du département recherche, développement et innovation de l’Office national des forêts, fait le point sur la gestion et le renouvellement des forêts.
Les épisodes de sécheresse extrême et de canicule observés cet été ont eu pour conséquence de faire des espaces forestiers, des terrains propices à la propagation des incendies.
LE FIGARO.- Dans quelle mesure une forêt est-elle propice aux départs de feu?
Xavier BARTET.- L’inflammabilité d’une forêt est en grande partie liée à l’état de sécheresse de sa végétation. Plus les végétaux sont secs, plus vite ils s’embrasent. Les canicules et sécheresses à répétition favorisent cela. Il existe un second facteur déterminant qu’est la présence d’une strate végétale basse. Composée de fougères, de graminées, mais aussi d’arbustes, cette végétation basse est propice aux départs de feux, à leur extension jusqu’à la cime des arbres, puis à leur propagation. Bien entendu, les conditions météorologiques, et notamment les vents violents, sont des éléments déclencheurs très importants.
Après un incendie, comment réagit la végétation?
Les feux ne sont pas forcément des phénomènes qui vont détruire les forêts. Elles ont la capacité de se renouveler naturellement. Prenons l’exemple de certains pins: la chaleur du brasier favorise l’ouverture des cônes de pin au moment de l’incendie, et les graines disséminées au niveau de la litière forestière germent ensuite. Les petits semis viennent donc remplacer les arbres incendiés, perpétuant la présence de la forêt…