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« VSD » en redressement judiciaire

Confronté à de graves problèmes financiers, l’hebdomadaire fondé par Maurice Siégel dispose d’un délai de six mois pour redresser la barre et trouver des « partenaires industriels ».

 

L’affaire se complique pour l’hebdomadaire « VSD », fondé en 1977 par Maurice Siégel. Confronté à d’importantes difficultés financières depuis plusieurs jours, le grand rival de « Paris Match » s’est résolu à déposer son bilan le 9 août avant d’obtenir, hier, sa mise en redressement judiciaire avec plan de continuation, par jugement du tribunal de commerce de Paris. « Face à une grave crise de trésorerie et à l’impossibilité de trouver une solution durable, nous avons été contraints de prendre cette décision dure et impensable il y a quelques jours à peine », indiquait hier le patron du journal, François Siégel.

Les pertes du groupe de presse _ qui compte notamment Europar (GAN), le fonds d’investissement Cyclade, L’Oréal, REL Partenaires et l’ex-importateur de Lada, Jean-Jacques Poch, parmi ses actionnaires minoritaires (à 48 % _ sont évaluées à 35 millions de francs sur un chiffre d’affaires de 450 millions environ. La société éditrice dispose d’une période d’observation de six mois pour redresser sa situation financière, avec l’appui de l’administrateur judiciaire, Me Hubert Lafont. « Cette situation est aberrante. Le drame du groupe VSD, c’est qu’il n’a que des produits sains. Nos ventes sont bonnes et les prévisions de publicité sont excellentes, même si la gestion n’a pas toujours été à la hauteur des ambitions du groupe », soulignait hier François Siégel.

Le patron de « VSD » impute une partie de ces difficultés au récent dépôt de bilan de sa banque conseil Pallas Stern, qui devait notamment préparer une augmentation de capital de 50 millions de francs. Faute de cet apport, les besoins du groupe _ qui édite aussi les revues « Terre Sauvage », « Beaux-Arts » (rachetées en 1994) et le journal gratuit « Paris Boum Boum » _ sont estimés à 60 millions de francs. Mais la situation financière de l’entreprise demeure confuse. La décision de dépôt de bilan intervient dans la foulée du récent départ du directeur général de « VSD », Jean-Pierre Canat, en conflit avec la famille Siégel sur la stratégie du groupe (« Les Echos » du 9 août). Au centre de leurs divergences : le choix d’un nouveau partenaire dans le cadre de la recapitalisation. Alors que le directeur général de « VSD » proposait un accord avec l’éditeur Alain Ayache, François Siégel privilégie la solution d’un partenaire « offrant des synergies industrielles. Je ne suis pas opposé à une solution de partenariat minoritaire », précise le directeur de « VSD ».

 

Parmi les candidats potentiels figure en bonne place le groupe Hachette-Filipacchi, malgré le contentieux « historique » _ hérité du limogeage de Maurice Siégel d’Europe 1 en 1977 _ entre le groupe Lagardère et la famille Siégel. La remise à flot de l’entreprise reste néammoins un préalable à tout partenariat. Tout en qualifiant de « romanesques » les rumeurs de détournement de fonds au profit de la puissante organisation bouddhiste Soka-Gakkaï, le patron de « VSD » cherche visiblement à clarifier la situation financière de son groupe.

 

Lire : Les Echos du 11 août

 

Jean-Philippe Behr

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