Le groupe français a acquis 7,6 % du propriétaire d’«El Pais», par ailleurs éditeur scolaire et détenteur de 20 % du groupe Le Monde.
Si certains en doutent encore, il ne faut plus. Vivendi a fermement l’intention de grandir dans la presse et l’édition. Vendredi, le géant des médias et du divertissement contrôlé par Vincent Bolloré a annoncé qu’il avait acquis 7,6 % du capital du groupe espagnol de médias Prisa coté à Madrid. Une participation achetée pour 52 millions d’euros, non pas sur le marché mais auprès de la banque HSBC, qui souhaite se séparer d’un bloc de près de 9 % du capital.
L’opération est intéressante à plusieurs égards. Elle confirme d’abord l’intérêt manifeste de Vivendi pour la presse. Après le rachat il y a un mois de Prisma Media, poids lourd des magazines en France (Femme actuelle, Télé Loisirs, Capital, GEO, Gala…), auprès de l’allemand Bertelsmann, le groupe français met un pied dans la maison mère d’El Pais, premier quotidien en Espagne (environ 100.000 exemplaires) et surtout premier site d’information hispanophone dans le monde avec 56,6 millions de visiteurs uniques par mois. Et, last but not least, Prisa se trouve par ailleurs être détenteur de 20 % du holding Le Monde Libre qui contrôle le groupe Le Monde (Le Monde, L’Obs, Courrier international, Télérama…) de ce côté des Pyrénées. En d’autres termes, Vivendi se trouve désormais en prise indirecte avec deux des principaux quotidiens en Europe.
Un autre tropisme de Vivendi est confirmé: le livre. Le groupe français (Universal Music, Canal+, Havas, Gameloft…) a surpris tout le monde en prenant le contrôle, début 2019, du deuxième éditeur français, Editis (Robert Laffont, Nathan, Plon…), acquis auprès de Planeta, autre groupe espagnol…