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Vivendi lancera son OPA sur le groupe Lagardère dès février 2022

Vincent Bolloré accélère la prise de contrôle du groupe sur lequel il avait annoncé une offre publique d’achat à la mi-septembre.

Vincent Bolloré aurait-il décidé de boucler ses affaires avant sa retraite officielle le 17 février 2022 ? A la surprise générale, Vivendi accélère la prise de contrôle de Lagardère, dont il est le premier actionnaire et sur lequel il avait annoncé une OPA à la mi-septembre. L’opération, qui devait avoir lieu « avant le 15 décembre 2022 », sera finalement lancée en février.

« Les analyses récemment menées par Vivendi l’ont conduit à considérer que cette acquisition pouvait intervenir dès à présent », a indiqué le groupe dans un communiqué, paru jeudi 9 décembre. « Vivendi déposera auprès de l’Autorité des marchés financiers un projet d’offre publique d’achat visant toutes les actions Lagardère qu’elle ne détient pas, au prix de 24,10 euros par action. »

Pour ce faire, Vivendi acquerra « dans les prochains jours » les 17,5 % du fonds Amber Capital qu’il ne détient pas, portant sa participation à 45 % du capital. Cette annonce n’entraîne pas de sortie de cash supplémentaire. Vivendi avait déjà payé par avance les 610 millions d’euros qu’il devait à Amber Capital, signe qu’il était confiant dans la réalisation de cette opération. En mettant la main sur Lagardère, Vincent Bolloré ajoute à son empire médiatique, déjà propriétaires de Canal+ ou des journaux de Prisma, des fleurons tels que Paris Match, Le Journal du dimanche, Hachette, Europe 1 et les boutiques Relay.

Feu vert en attente

Mais la route est encore longue pour Vivendi, qui doit obtenir le feu vert de l’Autorité de la concurrence européenne et du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Au départ, il avait prévu d’attendre l’aval de ces autorités compétentes avant de racheter Lagardère. Principal obstacle : le rachat d’Hachette, alors que Vivendi possède son principal rival, Editis, sur le marché de l’édition. Le rapprochement nécessitera, au moins, d’importants « remèdes », en clair des cessions d’actifs. Le groupe, qui planche sur le sujet, déposera ses dossiers auprès de la Commission européenne l’année prochaine.

En attendant, le groupe fait savoir qu’il « n’exercera pas les droits de vote attachés à l’ensemble des actions acquises auprès d’Amber ». Autrement dit, il se contentera de faire jouer sa position de premier actionnaire détenteur de 22,3 % des droits de vote. Il ne doit surtout pas donner l’impression qu’il contrôle déjà un groupe, officiellement dirigé et pour plusieurs années encore, comme l’a promis M. Bolloré, par Arnaud Lagardère.

A presque 70 ans, l’homme d’affaires breton semble montrer qu’il souhaite mettre ses affaires en ordre avant de quitter les prestigieux bureaux de Vivendi de l’avenue de Friedland, en 2022. Il a promis, pour les 200 ans du groupe Bolloré, de laisser la place à ses fils.

 

Lire : Le Monde du 9 novembre

 

Jean-Philippe Behr

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