Les billets et les pièces de la devise européenne se sont installés dans la vie quotidienne le 1er janvier 2002. Les Français les ont adoptés avec moins de ferveur que leurs voisins.
«Je vous parle d’un franc que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître», pourrait-on parodier, en hommage à Charles Aznavour. Ils sont aujourd’hui 16 millions de jeunes Français à n’avoir connu que les billets et les pièces en euros. Les autres, surtout les plus de 30 ans, se souviennent de l’enthousiasme, du scepticisme, voire de l’inquiétude qui les habitaient en cette fin décembre 2001. Le franc, après sept siècles d’existence, dont deux en tant que seule unité monétaire légale de la nation, tire alors sa révérence.
Autant dire qu’une longue page d’histoire se tourne. Deux cent sept ans après la loi du 7 avril 1795, adoptée par la Convention, les Français s’apprêtent à adopter l’euro. En réalité, la monnaie unique européenne existe depuis le 1er janvier 1999. Elle a un cours légal, s’échange déjà contre le dollar, mais «c’était la monnaie des marchés financiers, des investisseurs, des entreprises dans leurs échanges internationaux», reconnaît à l’époque dans Le Figaro Christian Noyer, vice-président de la BCE. Ce 1er janvier 2002 sonne l’arrivée de la monnaie tangible: les pièces et les billets…
Jean-Philippe Behr
