Le deuxième éditeur de presse régionale, McClatchy, s’est placé sous le régime des faillites. L’éditeur du « Miami Herald » est aux prises avec une dette colossale et devrait passer sous le contrôle d’un hedge fund, Chatham Asset Management, comme la plupart de ses concurrents.
L’hécatombe se poursuit dans la presse américaine. C’est au tour de McClatchy, deuxième éditeur de journaux locaux après la fusion des deux premiers, GateHouse et Gannett , de se placer sous le régime des faillites. L’éditeur du « Miami Herald », du « Kansas City Star » et d’une trentaine de titres régionaux, va pouvoir ainsi renégocier une partie de sa dette, qui atteint aujourd’hui 700 millions de dollars, et devrait passer sous le contrôle de l’un de ses créanciers, le hedge fund Chatham Asset Management.
La quasi-totalité des éditeurs de presse locale sont désormais contrôlés par des fonds , à commencer par le leader Gannett-GateHouse, détenu par Fortress, filiale de SoftBank. Et ces nouveaux propriétaires ont largement taillé dans les effectifs et fermé les titres les moins rentables, ces dernières années, pour tenter d’éponger les pertes. Selon une étude de PEN America, le secteur a perdu 20 % de ses titres aux Etats-Unis depuis 2004, ainsi que 47 % de ses emplois.
Des retraites impayées
Basé à Sacramento depuis la publication de son premier journal, « The Bee », en 1857, le groupe McClatchy (du nom de son cofondateur James) s’est constitué un empire familial dans la presse, qui s’étend aujourd’hui sur 14 Etats américains, pour une diffusion quotidienne totale de près de 2 millions d’exemplaires. En 2006, il s’est toutefois largement endetté pour racheter son rival Knight Ridder, pour 4,5 milliards de dollars.
Dans le même temps, le numérique a remis en cause le modèle de ses publications, qui ne se sont pas toutes adaptées. Le groupe a donc vu plonger ses revenus alors qu’il était aux prises avec une dette colossale. Pour tenter de sortir de l’ornière, il a cédé plusieurs de ses titres ces dernières années, comme le « Star Tribune » ou le « San Jose Mercury News ». Il a même entamé des discussions pour un rapprochement avec Tribune Publishing (« Chicago Tribune », « Baltimore Sun »…), qui n’ont pas abouti.
Ces dernières semaines, McClatchy avait annoncé qu’il n’était pas capable de payer certaines retraites. Ce plan de sauvegarde ne devrait pas affecter, dans un premier temps, le fonctionnement des journaux. « McClatchy reste une entreprise solide, engagée durablement pour le journalisme indépendant, comme c’est le cas depuis cinq générations dans ma famille », a tenté de rassurer Kevin McClatchy, le président du conseil d’administration.
Lire : Les Echos du 13 février