Cilkoa remplace le plastique par du papier traité dans les emballages
La start-up grenobloise transforme les produits en cellulose en emballages alimentaires ou cosmétiques, hermétiques à l’oxygène et à la vapeur d’eau. L’Atomic Layer Deposition est une technique de dépôt de couches minces atomiques couramment utilisée dans le secteur des semi-conducteurs.
Très polluant tout au long de son cycle de vie, le plastique devrait être progressivement éliminé de notre vie. Ainsi, en 2025, les contenants en plastique auront, normalement, disparu totalement de la restauration collective en France. « Aujourd’hui, il y a une tendance lourde à l’élimination des plastiques à usage unique », se réjouit Romain Lécot, président et cofondateur de Cilkoa, avec Olivier Muquet, Erwan Gicquel et Frédéric Mercier.
La start-up, située à Saint-Martin-d’Hères, près de Grenoble, propose déjà d’en remplacer une partie par des emballages en papier ou en carton, préalablement traités. Elle commercialise un procédé, breveté, qui permet d’appliquer à de grands volumes de produits en cellulose, comme du papier en bobines ou des emballages empilés sur une palette, la technique ALD. L’Atomic Layer Deposition est une technique de dépôt de couches minces atomiques couramment utilisée pour les semi-conducteurs.
Surcoût limité
« Notre procédé en phase gazeuse permet de créer, sur du papier ou un objet en cellulose, une couche de quelques nanomètres d’alumine, qui va conférer à cet emballage des propriétés barrières : il ne laissera plus passer l’oxygène et la vapeur d’eau, ce qui le rendra apte à l’emballage alimentaire ou cosmétique », explique Romain Lécot. A quel coût ? « Notre traitement représentera une part très minoritaire de l’éventuel surcoût lié au passage du plastique vers le papier ou le carton ».
Le brevet, publié début 2022, appartient à l’Institut d’ingénierie et de management Grenoble INP-UGA, à l’université Grenoble Alpes et au CNRS , car les recherches ont été menées dans deux de leurs laboratoires : le Simap, spécialisé dans les procédés de dépôt, et le LGP2, en génie des procédés pour la bioraffinerie, les matériaux biosourcés et l’impression fonctionnelle.
« Nous avons réalisé un pilote au stade laboratoire, ce qui permet de produire des échantillons et de réaliser des tests avec des clients sur leurs besoins précis, poursuit Romain Lécot. Il nous faut maintenant construire un bâtiment pour abriter un réacteur de plus grande taille et passer au stade ‘pilote industriel’. »
Lauréat 2022 du concours d’innovation i-Lab, Cilkoa a aussi reçu une bourse French Tech Emergence de Bpifrance. « Au total, cela nous permet de financer partiellement un programme de recherche et développement de plusieurs centaines de milliers d’euros ».