Un accord encadrant la distribution de la presse papier sur la période 2022-2026 auprès des clients abonnés a été signé hier au ministère de la Culture entre l’Etat, La Poste et les syndicats d’éditeurs de presse. «Ce protocole d’accord acte la réforme du transport postal de la presse», a salué la ministre de la Culture Roselyne Bachelot.
Ces dernières années «les éditeurs de presse ont vu les tarifs postaux augmenter d’année en année et la Poste a vu son déficit sur son activité presse s’alourdir».
La refonte du système, devenue nécessaire, avait deux objectifs : réduire le recours à La Poste, notamment pour les quotidiens, au profit de réseaux de portage, et stabiliser les tarifs postaux pour toutes les familles de presse.
«Nous avons constaté que le modèle du transport postal de la presse arrivait à la fin d’un cycle», a insisté Mme Bachelot. Le transport et la distribution de la presse, qui font partie de ses missions de service public, ont coûté 296 millions d’euros à la Poste en 2020, compensés à hauteur de 96 millions par l’Etat.
L’Etat a aussi tiré les conséquences de la baisse très importante des exemplaires postés et donc du déficit grandissant que cela représentait pour La Poste.
En 2008, 1,8 milliard d’exemplaires de journaux étaient distribués par courrier contre 622 millions en 2020, soit une baisse moyenne de 7,5% par an.
Le protocole prévoit donc une seule grille tarifaire pour l’ensemble des titres de presse avec une hausse annuelle modérée. Jusqu’ici, certaines catégories de titres bénéficiaient de tarifs postaux préférentiels.
C’était le cas par exemple des titres d’information politique et générale qui auront désormais droit à une aide à l’exemplaire. Elle sera différente en fonction des exemplaires postés et de ceux portés, et sera calculée pour inciter ces titres à basculer vers le portage.
Les réseaux de portage seront régulés par l’Autorité de régulation des télécoms (Arcep) et un observatoire de la qualité de la distribution de la presse abonnée devra être créé.
«C’est un bon accord», a salué Philippe Wahl, PDG de La Poste, pour qui cela va permettre de confier la distribution en zone dense à des réseaux de portage et de réserver «les zones plus rurales et reculées» à La Poste.
L’activité devrait toujours être déficitaire pour son entreprise à hauteur de 200 millions d’euros par an, a-t-il estimé.
Le gouvernement a pour objectif de faire basculer 80 millions d’exemplaires du postal vers le portage à échéance 2026.
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