Face à la montée en puissance des plates-formes numériques, un collectif pluridisciplinaire d’auteurs résume les difficultés rencontrées par les travailleurs à la tâche et met en lumière des initiatives prises pour remettre en cause ce modèle.
Livre. Tout commence par une promesse. Celle d’un métier qui offrirait indépendance et flexibilité, qui permettrait d’avoir la main sur son emploi du temps autant que sur son niveau de rémunération, loin du monde du salariat et des figures du patron et du manageur. Loin de ces images véhiculées par les plates-formes numériques, la réalité des livreurs, chauffeurs ou femmes de ménage travaillant pour ces dernières apparaît tout autre.
On le mesure à la lecture de l’ouvrage collectif Ubérisation, et après ? (Editions du Détour), qui dévoile leur quotidien avec une lumière crue. Coordonné par le sénateur communiste Pascal Savoldelli, l’essai rassemble des spécialistes du sujet (sociologues, acteurs de terrain, élus…) pour analyser la montée en puissance d’Uber et autres Deliveroo.
Un constat est rapidement fait par la sociologue Dominique Méda : « Le discours selon lequel l’autoentrepreneuriat [statut exigé par les plates-formes pour travailler avec elles] constituerait un havre de liberté est un mythe, une illusion. » Au fil des pages se dessinent en effet des conditions de travail qui minent les travailleurs. « Toute ma vie était organisée autour de [l’] application [qui me permettait de travailler] », déplore un livreur, soulignant la dépendance qu’elle provoquait…
Lire la suite : Le Monde du 3/2/22
Article dans le journal Le Monde sur l’ouvrage collectif auquel ont participé Thomas Desgrippes et notre Compagnon Jean-Christophe Iafrate.