Smurfit Kappa devra convaincre ses actionnaires de l’intérêt d’une fusion. Numéro un européen de l’emballage en carton, l’irlandais a confirmé les discussions avec l’américain WestRock en vue d’un mariage qui lui donnerait l’occasion de quitter les places boursières européennes.
S’exiler à jamais avec une valise en carton ? L’histoire a bien marché en son temps dans le show-business. Mais il n’est pas certain que les actionnaires de Smurfit Kappa, le leader européen des boîtes à base de pâte à papier, applaudissent une idée pour l’instant mal emballée.
La réaction de la place dublinoise (-3,8 % pour le titre jeudi) à la confirmation de discussions, encore préliminaires, d’un mariage historique entre l’irlandais et l’américain WestRock montre le scepticisme des investisseurs malgré les 400 millions d’économies de coûts promis en seulement un an.
Rentabilité moindre de la cible
Négocier la parité de fusion sera en effet délicat lorsque Smurfit Kappa, le plus petit des deux, capitalise 10 % de plus que la firme d’Atlanta. Plus rentable, le groupe, couronné par Barclays comme le meilleur allocataire de capital au sein du secteur européen, devrait réaliser cette année le même bénéfice opérationnel qu’elle avec 35 % de chiffre d’affaires de moins.
Pourquoi diable ce tigre celtique aurait-il envie de devenir de papier ? Tout simplement parce qu’en plus de l’occasion de prendre le leadership mondial en doublant son poursuivant d’il y a cinq ans, l’américain International Paper, il viendrait contester la meilleure valorisation de ce dernier en déplaçant sa cotation à Wall Street. Ceci au détriment de Dublin, et surtout de Londres, où il était membre du Footsie. Un « Irish leave » de plus pour la City…
Lire : Les Echos du 7 septembre