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Saint-Etienne : des salariés veulent créer une Scop pour sauver leur imprimerie

Des salariés de l’imprimerie Morassuti ont décidé de créer une SCOP afin de sauver les emplois dans leur entreprise en liquidation judiciaire. Afin d’y parvenir ils ont lancé une cagnotte pour récolter 50 000 euros.

C’est un grand hangar installé rue Barrouin à Saint-Etienne et les salariés sont très fiers de nous faire visiter cet outil de travail auquel ils tiennent : « On a des machines super, à la pointe, ce serait dommage que tout s’arrête ! » disent-ils.
Tout pourrait s’arrêter car l’entreprise Morassuti est en liquidation judiciaire depuis le mois de février, suite à une dette trop importante à régler.

Le seul repreneur qui s’est fait connaître est Lyonnais : « Ca aurait délocalisé toute l’activité à Lyon, or c’était inenvisageable pour les salariés d’aller travailler là-bas », explique Manuel Goncalves, porteur du projet de Scop, « L’autre solution c’est qu’on arrive à monter une Scop, donc que les salariés s’unissent pour racheter l’entreprise et c’est ce qu’on essaie de faire ».

Pour le moment ils sont 14 salariés à pouvoir et vouloir investir financièrement dans le projet. Le budget total nécessaire est de 500 000 euros, dont environ 50 000 euros de capital social apportés par les salariés. « Plus on sera nombreux dans le projet et moins chacun aura à mettre de l’argent, mais c’est pour ça qu’on a lancé une cagnotte en ligne, pour nous aider »La cagnotte est disponible en ligne.

Conserver les emplois à Saint-Etienne

Ce projet de Scop, les salariés y croient parce que malgré le placement de l’entreprise en liquidation judiciaire, l’activité n’a pas baissé. « Ca fait trois mois qu’on tourne sans direction et l’activité est la même, on a toujours nos clients et si notre projet est solide, que les banques nous suivent et que la qualité du travail continue, il n’y a pas de raison qu’ils s’en aillent », précise Manuel Goncalves, qui avance un chiffre d’affaires d’environ 4 millions d’euros.

« On est très impliqué dans notre travail », poursuit Benjamin, salarié de l’imprimerie depuis six ans, « On a toujours eu des liens très forts entre nous, ce projet de Scop les a renforcés, même si il y a eu quelques tensions mais c’est normal et on ne fait pas ça pour la gloire ». L’objectif est de sauver des emplois, au moins 25 sur les 29 actuels. Les salariés de Morassuti doivent déposer leur projet de Scop aux banques ce mardi 7 mai, puis au mandataire judiciaire le 16 mai et enfin au tribunal de commerce le 22 mai. Réponse attendue 2-3 semaines plus tard.

 

Lire : France Bleu du 7 mai

 

Jean-Philippe Behr

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