Fondé en 1954, le groupe belge Roularta entend, malgré sa croissance et un chiffre d’affaires consolidé de 277 millions d’euros, conserver son caractère familial. Il possède non seulement la plus grande imprimerie du pays, qui tourne à plein régime, mais aussi une trentaine de titres de presse et une quinzaine de sites web.
L’odeur du papier journal et de l’encre d’imprimerie, le ronronnement des rotatives 24 heures/24, des milliers d’exemplaires de quotidiens et de magazines s’empilant au sortir des machines et prestement chargés dans une noria de camions… Il faut aller jusqu’à Roulers, petite ville située au cœur de la Flandre occidentale, à mi-chemin entre Anvers et Bruxelles, pour le voir. Direction le siège du Roularta Media Group et de la plus grande imprimerie offset de Belgique.
Et tout cela n’appartient pas au passé, mais bien au présent. A en croire les propos enthousiastes des dirigeants de Roularta, cette activité print serait même, combinée au numérique, le gage d’un avenir très prometteur pour peu que l’on sache faire preuve d’imagination.
Une nouvelle rotative à 12 millions d’euros
Pas d’inquiétude, donc, si l’on évoque, dans la brochure du rapport annuel 2018 du groupe belge, une « nuit d’épouvante » : ce n’est nullement en relation avec la terrible crise de mutation qui décime la presse papier. La formule sert à relater, avec humour, les centaines « de clients des régies nationales des magazines et des journaux régionaux venus se donner la chair de poule » lors de… la dernière « Halloween Party » organisée par Roularta Media !
Car, très loin de partager les cauchemars qui hantent les nuits de nombre de patrons de journaux papier, le président du conseil d’administration Rik De Nolf, qui a passé la barre de CEO à son gendre Xavier Bouckaert, 44 ans, affiche un optimisme presque insolent.
« Nous croyons toujours au papier et, pour cela, nous modernisons notre imprimerie, qui travaille déjà à 100 % de sa capacité. On vient ainsi de commander une nouvelle rotative allemande d’une valeur de 12 millions d’euros qui va prochainement être installée ici, dans notre usine. Laquelle fonctionne en continu, jour et nuit, avec quatre équipes d’ouvriers. »
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