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Riccobono reprend un imprimeur allemand et se pose en leader européen de l’héliogravure

En reprenant l’allemand TSB, le groupe familial français poursuit sa stratégie de consolidation du marché de l’impression et s’étend hors des frontières de l’Hexagone. Riccobono se renforce sur le marché de l’impression en héliogravure, appréciée des magazines à grand tirage.

Dans un marché de l’impression structurellement en déclin, Riccobono poursuit sa stratégie d’acquisitions pour tirer son épingle du jeu. Le groupe familial français dirigé par Guillaume Riccobono annonce l’acquisition de l’allemand TSB (Tiefdruck Schwann-Bagel), principal imprimeur indépendant d’Allemagne en héliogravure.

Ce procédé d’impression haut de gamme est principalement utilisé pour les magazines à fort tirage (plus de 500.000 exemplaires) ou ceux qui réclament une qualité d’impression supérieure à l’impression offset, utilisée par les quotidiens.

En reprenant ce spécialiste, qui comprend six sociétés – TSB, H+B Finishing, BaSiCo Finishing, ISI Storage, Garant Engineering & Purchasing et TSB Retail – et affiche 70 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, le groupe Riccobono devient le leader européen de ce domaine, où la concurrence se joue de plus en plus à l’échelle continentale.

Gérer le déclin des volumes

Après plusieurs acquisitions ces dernières années, notamment dans le portage avec la reprise des activités dédiées à ce métier du Figaro et celles de Proximy, et le brochage et routage (France Routage et Sodicom), Riccobono poursuit sa stratégie de consolidation. Celle-ci vise à lui permettre de gérer au mieux l’inexorable déclin des volumes.

Installé à Mönchengladbach, près de Düsseldorf, le groupe TSB exploite un site industriel de 42.000 m2 qui compte six rotatives en héliogravure. Deux seront arrêtées, les volumes actuels étant insuffisants à rentabiliser le site. « En parallèle de notre reprise, nous avons négocié la diminution d’un tiers des capacités », confirme Guillaume Riccobono.

Un plan de restructuration a été discuté avec les syndicats locaux et accepté par 81 % du personnel. Le dispositif prévoit 78 suppressions de postes, sur les 300 salariés de l’entreprise. Le personnel a également choisi de passer à 32 heures par semaine, pour préserver l’emploi.

Après cette réorganisation, l’usine allemande, tournée à 80 % vers le marché allemand, devrait se retrouver en sous-capacité, ce qui permettrait à Riccobono de transférer une partie des volumes excédentaires sur ses autres sites français. « Nous tablons commercialement sur 104.000 tonnes de papier en 2024, pour une capacité de production de 92.000 tonnes de papier, quelque 12.000 tonnes pourraient alors être rapatriées sur notre site français », calcule le dirigeant.

Diversification

Le montant de l’opération, par laquelle la société française prend 100 % du groupe allemand, n’est pas divulgué. Guillaume Riccobono la considère toutefois plutôt comme un « partenariat » que comme une acquisition. Le management actuel reste en place. « Des synergies sont mises en oeuvre aux niveaux commercial, technique et informatique », ajoute-t-il.

Avec cette entrée sur le marché allemand, le plus important d’Europe en impression à gros volumes, Riccobono réalise sa première acquisition significative à l’étranger. L’entreprise s’est aussi récemment portée candidate, via sa filiale Proximy, à un vaste appel d’offres de portage en Belgique. Pour ce groupe qui veut atteindre les 500 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2027 (contre environ 310 millions d’euros après l’absorption de TSB), cette diversification géographique complète celle des activités mise en œuvre depuis quelques années pour moins dépendre de l’impression de quotidiens.

Ses revenus se répartissent désormais entre impression de magazines, catalogues et prospectus (40 %), impression et routage de journaux (30 %), distribution et portage (20 %) et façonnage (routage et brochage, 10 %). Bénéficiaire en 2022, le groupe Riccobono, qui compte environ 3.000 salariés (dont 1.400 à temps partiel), prévoit de le rester cette année.

 

Lire : Les Echos du 4 septembre

 

Jean-Philippe Behr

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