La librairie a beau être le moins rentable des commerces indépendants, elle génère toujours plus d’intérêt. Et si l’école qui forme au métier affiche complet, c’est parce que la crise sanitaire a déclenché un appétit de lecture nouveau.
Ce lundi de mi-octobre est un peu leur rentrée littéraire. Pas de livres sur les tables pourtant, mais des ouvrages dans toutes les têtes. En ce premier jour à l’Ecole de la librairie, le principal centre de formation au métier de libraire de France situé à Maisons-Alfort (Val-de-Marne), les stagiaires, treize femmes et seulement deux hommes, sont venus tourner une page de leur vie professionnelle. Et réaliser un vieux rêve : celui de créer ou de reprendre une librairie.
Trentenaires ou quinquas, certains sont sur le point d’ouvrir leur commerce tandis que d’autres en sont encore au stade de la réflexion. Seul point commun, un déclic, une envie parfois longtemps rentrée que la crise sanitaire, sa pause obligée et ses interrogations, a fait mûrir ou a décuplé.
Capital sympathie
Muriel, franco-suisse, vient du tourisme, « un secteur sinistré », et songe à ouvrir un lieu autour des livres de voyage. Sonia, originaire de Lyon, cogite depuis un moment, bien décidée, « après s’être égarée dans l’immobilier pendant dix ans », à concrétiser « un rêve de gosse ». Toulousaine, Anne-Sophie, profite, elle, de son congé maternité pour affiner une idée de création de librairie ambulante dans sa région. Directrice de travaux dans le BTP, la jeune mère de…