Les nombreux reports des nouveautés 2020 ont gonflé la production de janvier et février 2021. Dans un courrier daté du 19 novembre, Interforum demande à ses éditeurs de réduire leurs programmes pour éviter d’étrangler les libraires.
Lire : Livres Hebdo du 19/11/20
« Afin de limiter les risques de décisions désordonnées de nos clients, [les libraires, ndlr], nous vous demandons d’alléger vos programmes de janvier et de février ». Dans un courrier adressé jeudi 19 novembre à ses éditeurs partenaires, et que Livres Hebdo a pu consulter, la direction d’Interforum, filiale distribution du groupe Editis, tente de réguler le flux trop important de nouvelles parutions qui s’annonce en début d’année 2021.
« Le nombre de titres inscrits sur les offices de janvier est en hausse, 1950 titres sur 4 offices comparé à 1666 titres sur 5 offices en 2019, dépassant ainsi la capacité de traitement de la distribution, en particulier l’office du 7 janvier qui atteint 1000 titres », écrivent Christophe Targon et Stéphane Vincent, les directeurs de diffusion Interforum, et Pascale Buet, directrice des relations éditeurs et libraires.
Privilégier les nouveautés et les auteurs connus
Ces derniers demandent ainsi à leurs éditeurs de « privilégier les nouveautés, les auteurs connus ou les sujets qui seront portés par les médias ». Le distributeur fixe des objectifs d’allègement de -40% en janvier et de -30% en février par rapport aux programmes prévus. « En contrepartie […] nous demanderons aux libraires de conserver les titres de novembre / décembre pour leur accorder une durée de vie plus longue et de ne pas les retourner dès janvier », écrivent-ils aussi,
Cette surproduction est notamment provoquée par les reports des nouveautés de la période mars-juillet 2020 sur janvier 2021 mais aussi par un nombre important de remises en ventes. Une situation qui ne touche pas uniquement Interforum. Chez Hachette Livre, l’office du 7 janvier atteint 1188 livres. Certains éditeurs, comme JC Lattès, ont déjà annoncé une réduction de 25% de sa production entre janvier et avril. D’autres maisons du groupe travaillent sur un lissage des nouveautés sur les quatre offices du mois de janvier.
De leurs côtés, les libraires ne seront peut-être pas en mesure d’accueillir autant de nouveautés en début d’année: leur trésorerie s’est érodée suite au premier confinement et leur activité s’est fortement réduite lors du second, malgré la mise en place du click & collect. Coincés entre manque de clients et réception des offices de nouveautés, ils pourraient demander un report des échéances d’octobre, novembre et décembre. Des tractations en ce sens se poursuivent au sein du Syndicat national de la librairie (SLF).