Deux instituts techniques de Grenoble ont mis au point une technologie permettant de rendre le papier ou le carton naturellement hydrophobes sans faire appel à un quelconque matériau synthétique.
Un papier qui ne craindrait plus l’eau tout en restant recyclable et biodégradable. Ce produit du futur a été mis au point par les scientifiques de l’Institut Carnot Polynat de Grenoble qui regroupe notamment le Centre technique du papier et l’Institut technologique FCBA qui dépend de la filière bois. Jusqu’à présent pour rendre le papier imperméable, on mélangeait à la pâte des additifs chimiques ou bien on lui ajoutait des couches plastiques. L’équipe de chercheurs a utilisé et adapté un procédé inventé à la fin des années 1990 : la chromatogénie. Le procédé de rupture inventé consiste à déposer à la surface du papier une très petite quantité d’huile bio, aux propriétés très particulières, puis à la chauffer pour la fixer.
Trouver la juste dose
Tout le problème a été de trouver la juste dose, environ 0,1 gramme pour 100 grammes de papier, puis le temps et la température de cuisson. Le traitement modifie en profondeur la cellulose et le papier devient hydrophobe tout en restant à la fois recyclable et même biodégradable. Les applications sont innombrables : carton ondulé résistant à la pluie, des papiers techniques pour applications médicales, l’industrie ou l’agriculture, des filtres voire des nappes… Lors d’une présentation à des industriels, un petit bateau constitué d’une feuille de papier traité flottait à la surface d’une bassine d’eau quand l’autre coulait.
Lire : Les Echos du 20 décembre