Le géant américain se voit infliger une amende de 220 millions d’euros en France et s’engage à modifier ses pratiques dans les systèmes d’enchères.
« C’est une décision historique », s’est félicitée Isabelle de Silva, la présidente de l’Autorité de la concurrence, lundi 7 juin : reconnu coupable d’avoir abusé de sa position dominante dans la publicité, Google se voit infliger une amende de 220 millions d’euros et s’engage à modifier ses pratiques. Cette décision est la première au monde à déboucher sur une sanction sur le complexe marché des enchères dans la publicité display − les pavés, bannières et habillages qui accompagnent le contenu d’un site Web. Le cas est aussi inédit parce que Google a choisi une procédure de transaction négociée avec l’autorité, plutôt que de contester les conclusions.
Les faits reprochés sont « particulièrement graves », a souligné Mme De Silva. Google a utilisé son « modèle d’intégration verticale » de plusieurs services « pour préserver sa domination sur le marché de la publicité display, et même l’accroître », au détriment de ses concurrents. Concrètement, l’affaire ne touche pas l’activité publicitaire pour laquelle Google est le plus connu, le search, c’est-à-dire les liens sponsorisés sur son moteur de recherche. Elle ne concerne pas non plus la vente d’espaces publicitaires sur sa filiale de vidéo YouTube.