Au côté de l’immédiateté d’Internet, de la radio ou de la télévision, la presse papier a-t-elle encore sa place ? Pour les éditeurs, imprimer des journaux n’a jamais été aussi coûteux. Les distribuer encore plus. Partout sur la planète, le papier tente de résister. En France, il a encore plus de mérite tant son système de distribution fonctionne selon des règles d’un autre âge. Le paroxysme a été atteint en mai dernier avec la quasi-faillite du principal acteur de la filière Presstalis – 75 % de la diffusion de la presse nationale dont la totalité des quotidiens –, liquidé à moitié par le tribunal de commerce de Paris.
“Partout sur la planète, le papier tente de résister. En France, il a encore plus de mérite tant son système de distribution fonctionne selon des règles d’un autre âge”
Une profonde remise à plat est en cours. La loi du 18 octobre 2019 relative à la modernisation de la distribution de la presse entend assurer la pérennité du système dans un contexte d’évolution significative du marché vers la lecture numérique. Pour les éditeurs, le format imprimé est appelé à occuper une place de plus en plus marginale dans leur modèle économique. Pour autant, il ne peut pas disparaître du jour au lendemain et sa distribution demeure stratégique. Reste à trouver le bon équilibre sur un marché en décroissance.
Les effets néfastes de la loi Bichet
S’il y a bien un patronyme que tout le monde connaît dans la filière, c’est bien celui de Bichet. Ni journaliste ou syndicaliste, ni marchand et encore moins patron de presse, Robert Bichet est un politique. Secrétaire d’État à l’Information après-guerre, il laisse son nom à une loi qui depuis 1947 organise la distribution de la presse en France. Un système unique au monde, ce qui ne manque pas de poser question, et qui a peu à peu dérivé. Certains ont abusé de son principe numéro un qui veut que la distribution est un droit pour les […]
Lire la suite : Le Nouvel Economiste du 7 décembre