Selon nos informations, le gouvernement s’apprête à rouvrir le chantier de la distribution de la presse. Sébastien Soriano a été missionné pour orchestrer des consultations avec les professionnels de la filière.
Au moment où Rachida Dati pousse pour un changement de structure pour l’audiovisuel public, le gouvernement s’apprêterait, selon nos informations, à rouvrir un autre chantier clé pour l’industrie des médias : celui de la distribution de la presse, dans un contexte de déclin structurel de la diffusion papier et de raréfaction des kiosques.
Selon nos sources, le gouvernement veut maintenant préparer le terrain pour une réforme de la distribution et en particulier de la vente au numéro. Dans ce cadre, Sébastien Soriano, l’ancien président de l’Arcep, aujourd’hui directeur général de l’IGN, s’est vu confier par Bercy et le ministère de la Culture le pilotage d’une mission interministérielle pour orchestrer des consultations avec les professionnels de la filière, afin d’accompagner la réforme, selon nos informations confirmant celles de « La Correspondance de la presse ».
Baisse de la diffusion
Le rapport conjoint à l’IGAC (Inspection générale de l’action culturelle) et l’IGF (Inspection générale des finances) sur l’ensemble des questions de distribution de la presse est désormais finalisé, mais pour l’instant rien ne filtre sur ses préconisations. Il envisagerait des options pour transformer la filière à horizon 2030.
La répartition des aides à la distribution fait l’objet de divergences entre les deux sociétés leaders du marché, les MLP (Messageries lyonnaises de presse), principal distributeur de la presse magazine, et France Messagerie, distributeur des quotidiens et de certains magazines.
MLP ne se prononce pas sur une mission dont elle ne connaît pas ni les contours ni les objectifs. Également contacté, France Messagerie dit avoir toujours contribué aux réflexions de la filière et envisage de participer aux consultations.
En 2023, journaux et magazines ont continué à subir une baisse de la diffusion (-4,6 %), à cause de l’érosion inéluctable du papier, malgré une transition numérique qui s’accélère.
Jean-Philippe Behr
