Le nombre de personnes qui quittent leur CDI est un indicateur cyclique de la santé du marché du travail.
On pensait que seuls les États-Unis étaient touchés par cette vague massive et sans précédent de démissions, mais la France n’est finalement pas épargnée. Au premier trimestre 2022, près de 520.000 salariés de l’Hexagone ont décidé de rompre leur contrat de leur propre initiative, dont 470.000 en contrat à durée indéterminé (CDI). Un niveau historiquement haut, qui vient alimenter la théorie de «grande démission» à la française.
Selon les chiffres publiés jeudi par le service statistique du ministère du Travail, la Dares, cette dynamique semble s’inscrire dans la volonté renforcée de quête de sens des actifs en emploi depuis le début de la pandémie. Mais aussi dans la recherche d’une meilleure rémunération, alors que l’inflation (+ 6,1 % en rythme annuel, à fin juillet) ne cesse de progresser mois après mois et de rogner le pouvoir d’achat.
Le taux de démission – qui rapporte le nombre de démissions à celui du nombre de salariés – atteint ainsi 2,7 % à la fin du mois de mars. «Il est au plus haut depuis la crise financière de 2008-2009, mais reste en deçà des niveaux qu’il avait atteints juste avant, début 2008», soit de 2,9 %, souligne la Dares. À l’époque, le pays avait enregistré 510.000 démissions, dont 400.000 pour les CDI…