Yannick Bolloré, qui avait remplacé son père à la tête du conseil de surveillance de Vivendi en 2018, met en place son directoire pour le moyen terme avec au passage un rajeunissement et une féminisation.
Passage de témoin chez Vivendi. Le conseil de surveillance présidé par Yannick Bolloré, qui a remplacé son père Vincent Bolloré au printemps 2018 , met en place un nouveau directoire.
Arnaud de Puyfontaine reste président de ce directoire que rejoignent Maxime Saada, le président du directoire de Canal+, la principale branche de Vivendi depuis la scission d’Universal Music en septembre et Claire Leost, présidente de Prisma Média, qui est intégré depuis peu dans Vivendi. Figureront également Frédéric Crépin, secrétaire général de Vivendi, et François Laroze, qui sera nommé directeur financier de Vivendi tout en conservant la même fonction chez Havas, la branche publicité du groupe. Venant également d’Havas, Céline Merle-Béral rejoint le directoire et sera directrice des ressources humaines.
Nouvelle page
Vivendi vient d’ouvrir une nouvelle phase de son existence puisqu’Universal Music était auparavant son moteur boursier. Il semble avoir décidé de donner les moyens à Canal+ de passer à la vitesse supérieure puisque celui-ci est candidat à la reprise de Starz, un mini HBO américain qui avait été valorisé entre 4 et 5 milliards de dollars.
Vivendi est également en train de finaliser la première phase de son OPA sur Lagardère. Le grand sujet sur ce dossier sera celui des remèdes demandés par la Commission européenne pour pouvoir marier Editis, filiale de Vivendi, à Hachette, l’actif qui tire la rentabilité de Lagardère. Une mise à distance du pôle radio de Lagardère avec Arnaud Lagardère à sa tête, évoquée par un communiqué du groupe, pourrait être destinée à éviter que l’Arcom, qui est le gendarme de la télévision et de la radio, ne se penche sur l’opération de rapprochement.
Un nouveau comité exécutif
Le mandat du présent directoire arrive à échéance le 22 juin 2022. Vivendi voulait le rajeunir et le féminiser. Gilles Alix a souhaité partir en retraite. Cédric de Bailliencourt se consacrera à ses activités au sein du Groupe Bolloré. Simon Gillham accompagnera Vivendi « en matière d’influence française et britannique, ainsi que dans la sphère sportive, et notamment rugbystique ». Hervé Philippe, ex directeur financier « pourra occuper d’autres fonctions dans le groupe par la suite ».
Enfin, Stéphane Roussel, patron de Gameloft, devient président de la nouvelle Fondation Vivendi, qui « réunira les programmes de solidarité du groupe ».
Vivendi se dote aussi d’un nouveau comité exécutif, auquel participeront le président et les membres du directoire. Il comporte notamment Raphaël de Andreis, président d’Havas en France et Europe du Sud, qui aidera Vivendi en Italie, Hala Bavière, qui sera nommée directrice générale de Vivendi Village en remplacement de Simon Gillham, Michèle Benbunan, la patronne d’Editis, Lorella Gessa, qui sera nommée directrice de la communication de Vivendi. Michel Sibony, « Chief Value Officer » de Vivendi connu comme un « cost-killer », en fait également partie.