Chaque jour Jérôme nous raconte ce qu’il aime en Lorraine. Aujourd’hui, il nous rappelle qu’on produit du papier en Lorraine. Depuis 1492 c’est dire ! On produit même le plus beau papier du monde : le Velin d’Arches. Sur ce papier on a imprimé notamment « le mariage de Figaro » de Beaumarchais
1492 on découvre l’Amérique
En 1492, il s’est passé deux choses qui se sont prolongées dans l’histoire. La plus connue c’est la découverte de l’Amérique. Vous connaissez l’histoire, Christophe Colomb qui sait que la terre est ronde part droit devant l’Espagne et pense arriver en Inde, sauf qu’il découvre un nouveau continent. Ce qu’il ne sait pas d’ailleurs. Lui il est persuadé qu’il est arrivé en Inde, il faudra l’aide des Lorrains, de Saint Dié des Vosges, pour aider le monde à comprendre que Colomb a découvert un nouveau continent, et c’est la Lorraine qui lui donnera son nom : Amérique. La 2e chose est moins connue, mais son savoir faire se perpétue, et écrivains comme artistes ont les yeux qui brillent en en parlant, il s’agit du papier d’Arches.
Et on commence à faire du papier à Arches dans les Vosges
C’est en 1492 qu’on a fondé le premier moulin à papier, ancêtre de cette papeterie qui produit aujourd’hui le Velin d’Arches, le plus beau papier du monde. 1492, soit même pas 20 ans après la bataille de Nancy, c’est dire si l’endroit vaut son pesant d’expérience. Les papeteries d’Arches ont vu les plus grands talents et leur production aussi. Le papier d’arches a servi aux premiers travaux d’imprimerie de Gutenberg.
Elles ont appartenu à Beaumarchais, en 1778, qui a fait imprimer ici l’œuvre intégrale de Voltaire et qui y a fait imprimer son mariage de Figaro dont l’un des personnages lancait le cri annonceur de la Révolution. Ce cri de colère du Peuple face aux aristocrates quand un valet lance à son seigneur « vous ne vous êtes donné que la peine de naître ». C’est aussi à Arches que Napoléon a fait raconter sa campagne d’Egypte sur plus de 2 millions de feuilles qui ont contribué à la gloire du général bonaparte et qui ne sont pas pour rien dans l’arrivée de l’Empereur. Et Arches continue.
L’art de faire moins vite pour faire mieux
Ses ouvriers papetiers continuent de choisir l’excellence, celle qui fait connaître le velin d’Arches dans les plus beaux endroits du monde, de Paris au Japon, de New York aux palais d’arabie. On continue de miser sur l’art de faire plutôt que de produire trop vite et moins bien. Et ça n’empêche pas de vivre avec son temps puisque depuis quelques années, l’eau si nécéssaire au papier est recyclée et utilisée jusqu’à la dernière goutte. Soyons fiers de Arches, de son papier, de son talent, qui permet à l’Humanité depuis plus de 5 siècles de poser pour l’avenir ses émotions, ses souvenirs et ses envies sur le plus bel écrin des mots : le velin d’Arches
Jean-Philippe Behr
