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Papèteries de Condat : la région réclame au groupe Lecta de rembourser 19 M€ d’aides

Lors d’une réunion ce jeudi 13 juillet entre les élus locaux et la direction des papèteries de Condat, la région a exigé que le groupe espagnol rembourse 19 millions d’euros de prêt à taux zéro qu’il a reçu, s’il décide de fermer la ligne de papier couché. 187 suppressions de postes sont prévues.

La maire du lardin, la sénatrice, deux députés, la région, ils sortent l’air désabusé après deux heures et demi de réunion dans les bureaux de la préfecture. Les salariés sont là dehors, à les attendre. Les élus locaux ont rencontré la direction des papèteries de Condat ce jeudi 13 juillet, pour réclamer des explications sur la fermeture de la ligne 4, la ligne de papier couché, avec 187 suppressions de postes à la clé.

Dominique Bousquet, le président de la communauté de communes du Terrassonnais, dit avoir parlé à un mur : « Ils n’avaient qu’une idée à faire passer : il n’y a plus de marché, il faut fermer la 4 et faire de la glassine. Ils n’étaient là pour dire que ça, et sans argument », fulmine-t-il. « Les 10 premières minutes ont été hallucinantes », ajoute Sébastien Peytavie, le député Nupes du Périgord noir : « Ils n’étaient absolument pas capables de répondre aux questions avec des chiffres précis ».

Un prêt à taux zéro de 19 millions d’euros

Le conseil régional a demandé lors de la réunion au groupe espagnol Lecta de rembourser 19 millions d’euros d’avance accordée à Lecta en 2020, pour moderniser la ligne 8, celle du papier glassine. Il s’agissait d’un prêt à taux zéro, remboursable à l’origine d’ici 2027. L’une des conditions était le maintien de 400 emplois sur le site. La région dit réfléchir à demander un remboursement anticipé. Alain Rousset, son président, doit rencontrer la direction de Lecta la semaine prochaine.

Le groupe espagnol propriétaire des papèteries a répondu en demandant aux élus locaux de le « laisser faire calmement » leur plan de sauvegarde de l’emploi, sinon cela risquerait de « pénaliser » les salariés, selon les mots de Dominique Bousquet.

Lecta veut faire « monter en puissance » la ligne 8

La préfecture, qui a organisé la réunion, note des « engagements » donnés par l’entreprise lors de la réunion : l’achèvement des travaux de la chaudière pour une mise en service en juillet 2024 qui doit permettre de réduire les coûts de production, et « la montée en puissance de la ligne 8 », la dernière ligne de production du site, pour « assurer l’avenir du site ».

Les élus locaux comptent maintenant beaucoup sur le Chef de l’Etat. Ils ont envoyé le dossier Condat au cabinet d’Emmanuel Macron, en espérant qu’il s’en saisisse au nom de sa promesse de « réindustrialiser le pays ». Le groupe Lecta, contacté par France Bleu Périgord, n’a pas donné suite à nos sollicitations.

 

Lire : France Bleu du 13 juillet

 

Jean-Philippe Behr

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