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Pap’Argus a vu le documentaire sur le papier-carton d’Hugo Clément

Le landerneau papetier bruisse en cette rentrée au sujet du documentaire d’Hugo Clément qui va être diffusé le 16 septembre 2024 sur France 5 dans la série Sur le Front sous le titre « Cartons, sacs en papier : la fausse bonne idée ? ». Bien évidemment le documentaire est à charge mais, à part la séquence gobelet, de façon plutôt soft, juxtaposant des informations plus ou moins exactes car pas toujours contextualisées, laissant le téléspectateur tirer lui-même les conclusions de ce qu’il voit : un container de carton ondulé usagé partant du Havre et arrivant au Vietnam avec des emballages de marques françaises (conclusion : si on envoie le carton à recycler si loin, est-ce bon pour la planète ?) ; des sacs en papier fabriqués en papier vierge plutôt que recyclé, obligeant à utiliser du bois donc à couper des arbres (conclusion : si on rase des forêts « anciennes », est-ce bon pour la planète ?) ; une canalisation d’eaux usées se déversant au large du bassin d’Arcachon rassemblant les eaux de l’usine de fabrication de papier recyclé de Biganos et le circuit des égouts de l’agglomération avec des exceptions éventuelles accordées aux eaux industrielles (conclusion : si on laisse les eaux industrielles aller à la mer, est-ce bon pour la planète ?) ; des champs de maïs et de blés cultivés pour produire 200 000 tonnes de céréales destinées à l’amidon utilisé pour régénérer le papier recyclé (conclusion : si on utilise des céréales pour produire de l’amidon, est-ce bon pour la planète ?). Rien donc sur le fait que les containers repartiraient à vide ou que nous importons d’Asie beaucoup de produits emballés dans du carton…recyclé ; rien sur le fait que les forêts en Scandinavie sont en grande majorité cultivées (par des coopératives en plus !), ou que la forêt des Landes est une exploitation sylvicole et que le bois exploité est principalement destiné à la charpente ou à l’ameublement ; rien sur le fait que les eaux industrielles sont une petite part des eaux rejetées ni que l’usine a investi sur ses systèmes d’épuration ; rien sur le fait que c’est plus de 4 millions de tonnes de céréales qui sont utilisées chaque année en France pour produire de l’amidon qui sert en majeure partie à l’agroalimentaire ou à l’alimentation animale plutôt qu’au papier recyclé… Rien non plus à la fin du documentaire qui fait la promotion du réemploi et donc des contenants plastiques sur le fait que la politique française de gestion des déchets a été élaborée autour de deux axes : la diminution de l’enfouissement (sans un recours plus important à la valorisation énergétique) et l’utilisation de matériaux renouvelables plutôt que fossiles, bien avant que la notion de réutilisation soit développée. C’est dommage car le documentaire, qui procède par petites touches « impressionnistes », est beaucoup plus approximatif que vraiment agressif. A part la séquence sur les gobelets carton de l’Assemblée Nationale qui prennent vraiment cher ! (JP)

Lire : Pap’Argus du 4/9/24

Pascal Lenoir

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