Le directeur de la rédaction de «Paris Match» est l’invité du «Buzz Média Le Figaro».
Olivier Royant travaille pour Paris Match depuis 1985. Il y a été grand reporter, correspondant aux États-Unis, avant de devenir directeur de la rédaction en 2006. Le magazine, fondé en 1949, par Jean Prouvost célèbre ses 70 ans.
LE FIGARO.- Comment réagissez-vous aux convocations de plusieurs journalistes par la Direction générale de la sécurité intérieure?
Olivier ROYANT.- Le climat est inquiétant. C’est vrai d’un point de vue national mais aussi international. Il n’y a pas de démocratie sans journalisme. C’est James Madison qui le disait aux États-Unis au XVIIIe siècle. Reprenons ses paroles. Ce n’est pas comme si, en France, nous avions une grande tradition de liberté. Nous devons rester très vigilants. La presse n’a pas pu montrer les photos de la guerre pendant le conflit mondial de 14-18. La censure s’est exercée à maintes reprises. Nous sommes un pays convalescent en matière de liberté de la presse, 32e dans le classement de Reporters sans frontières… Attention, ne redescendons pas! Les Français ne semblent pas trop s’en inquiéter mais ils devraient.
Le «picture magazine» inventé par «Life» et repris par «Paris Match» avec son slogan «Le poids des mots, le choc des photos» a-t-il évolué?
Nous voulons réaffirmer cette devise qui nous accompagne depuis des années. Notre naissance remonte à l’après-guerre avec Life et Stern, qui a 70 ans également…