Repris par le groupe indépendant de presse « Heroes Media » en avril à la barre du tribunal, le titre créé en 1977 lance une nouvelle formule fin juin, en s’appuyant sur des chroniqueurs du monde des médias. Un pari pour ce titre en déclin, dont le rachat en 2018 par le précédent propriétaire s’est soldé par une liquidation judiciaire.
Réussiront-ils là où le précédent repreneur a échoué ? Deux mois après avoir racheté le magazine « VSD » en avril dernier à la barre du tribunal de commerce de Paris, l’éditeur de presse Heroes Media, jusqu’ici spécialisé sur les voitures, les combis et les motos, lance le 29 juin une nouvelle formule de ce titre de renom, mais abîmé par un long déclin.
Sans rompre avec l’ADN du magazine généraliste, qui mélange actualité, people, fait divers, voyage, culture et loisir, le nouveau « VSD » se veut « plus pratique et plus proche des lecteurs », selon François Tauriac, l’un des trois cofondateurs et actionnaires de Heroes Media, avec Philippe Abreu et Vincent Ham. « Pour cela, nous avons fait appel à dix rubriquards de renom, qui constituent des références dans leur domaine », détaille-t-il, précisant que le premier numéro du mensuel sera tiré à 150.000 exemplaires.
Parmi ces personnalités capables d’incarner l’information et de faire rayonner le journal, le météorologue de RTL et TF1 Louis Bodin sur le climat, l’astrologue de RTL Christine Haas, le médecin et chroniqueur de France Télévisions Gérald Kierzek, l’avocate et chroniqueuse sur RMC Sarah Saldmann ou encore le chef Alain Ducasse.
En parallèle, la maquette et la typographie ont été revues. Le titre, où l’image occupe une place de choix, produira également lui-même une partie de ses photos. La pagination, autour de 150 pages, reste la même. Une nouvelle version du site internet doit enfin être mise en ligne début juillet.
Plusieurs chroniqueurs venus de la radio ou de la télévision seront présents dans la nouvelle formule de « VSD », dont la maquette va être revue.
Marque « mythique »
Ces efforts suffiront-ils à redonner de l’élan à ce magazine, fondé en 1977, autrefois rival crédible de « Paris Match », mais éprouvé par plusieurs années particulièrement difficiles ? Racheté en juin 2018 à Prisma Media par l’entrepreneur de presse Georges Ghosn, qui l’a fait passer d’hebdomadaire à mensuel, le journal, a traversé une procédure de redressement judiciaire, avant d’être frappé par la crise du covid et de finir en liquidation judiciaire, lesté par une dette de près de 4 millions d’euros.
Celle-ci a été effacée par le tribunal, pour permettre la reprise du journal par « Heroes Media » et la sauvegarde d’une partie des emplois. « VSD » conserve quatre permanents et travaille avec une dizaine de pigistes. « « VSD » est une belle marque, qui correspondait à nos envies et à nos expertises », considère le cofondateur et PDG de « Heroes Media », Philippe Abreu.
« Une marque mythique, qui ne demande qu’à être plus respectée », ajoute-t-il, précisant que le titre réalise, selon les numéros, entre 30.000 et 50.000 exemplaires ventes en kiosque, et compte environ 10.000 abonnés. Une base suffisante pour rebondir, d’autant que le magazine ne génère aujourd’hui quasiment aucun chiffre d’affaires numérique ni publicitaire.
« Nous allons nous attaquer au marché publicitaire à la rentrée de façon plus dynamique, indique Philippe Abreu, en montrant ce que l’on sait faire avec nos autres titres ». Des « coffee table books » au positionnement haut de gamme, comme « Auto Heroes » ou « Moto Heroes », destinés à séduire les annonceurs.
Le groupe Heroes Media, fondé en 2020 et qui compte désormais 9 titres, réalise environ 8 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, en incluant « VSD ». « Une taille qui nous permet de traverser les crises de manière sereine », estime Philippe Abreu. Affecté par ces dernières années par les crises du covid et du papier, le groupe devrait être dans le vert en 2023.