Outre la beauté d’un livre en tant qu’objet, et la qualité, néanmoins fluctuante, de son contenu, une part de la magie d’un livre se trouve dans son odeur. Odeur plus âcre du vieux livre d’occasion ou de collection, ou si caractéristique du livre neuf, pourquoi apprécions-nous ces effluves si particuliers ? Et comment expliquer ces senteurs ? Miracle : la science a son mot à dire.
Avant que le livre numérique n’arrive, personne n’avait véritablement songé à revendiquer le bruit ni l’odeur des livres comme source d’attachement profond à l’objet. Pourtant, la relation de chacun relève d’une dimension intellectuelle, sensuelle et émotionnelle. Interviennent en effet le visuel, le toucher ainsi que l’odorat, qui plonge les scientifiques dans de délicieuses découvertes.
Une odeur de neuf
Lors de l’achat d’un livre, un sentiment de propriété nous envahit et s’associe à l’odeur de l’objet – le tout titillant les neurones du plaisir. Ce processus se répétant, le parfum finit par s’associer à cette stimulation, et les deux éléments s’imbriquent, explique en substance la neuroscientifique et experte en psychologie de l’odorat, Rachel Herz, à BBC Mundo.
Par les odeurs, la reconnaissance s’enclenche, amorçant un processus de réflexe conditionné, à la manière du célèbre chien de Pavlov. Ou plus délicatement, comme un parfum s’associerait à une personne. Pour le cerveau, propriété et odeur, autour du livre, convergent, dans une amusante confusion de causalités.