La direction de Milee a précisé vouloir « un plan de redressement » et non pas de cession pour continuer l’activité afin « de préserver l’avenir de ses collaborateurs ».
Le distributeur de publicités Milee (ex-Adrexo), qui emploie environ 9.000 personnes à temps plein ou partiel en France, va demander son placement en redressement judiciaire, ont annoncé vendredi à l’AFP sa direction et le syndicat majoritaire CAT. « Depuis de nombreuses années, le secteur de la distribution d’imprimés publicitaires dont Milee est un des leaders s’inscrit dans un domaine en grande souffrance », a justifié la direction. Elle a évoqué des « éléments extérieurs imprévisibles » (Covid, inflation…) « dont l’accumulation n’est plus supportable en matière de trésorerie ».
Le siège de Milee (filiale du groupe Hopps) étant à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), il reviendra au tribunal de commerce de Marseille de statuer sur cette demande, qui sera examinée la semaine prochaine. La direction de Milee a précisé vouloir « un plan de redressement » et non pas de cession pour continuer l’activité afin « de préserver l’avenir de ses collaborateurs ». « C’est triste, l’environnement du secteur est difficile, mais la direction a accumulé les erreurs depuis 2017 », a de son côté estimé Salim Henouda, un des élus de la Confédération autonome du travail (CAT), syndicat majoritaire au sein de l’entreprise.
« Il y a beaucoup d’inquiétude chez les employés. Il y a beaucoup de gens modestes, des retraités aussi qui font cette activité partielle pour compenser leurs revenus faibles. Les gens ont peur de l’avenir », a-t-il a ajouté.
Déjà un plan de redressement en mars dernier
En mars, déjà en difficulté, Milee avait annoncé un plan de restructuration prévoyant la suppression de 3.500 postes. Mais avant qu’il ait pu être mis en place, « les pertes n’ont pu être endiguées et la trésorerie de Milee est ressortie trop affaiblie à la fin du premier trimestre », selon la direction. En avril, c’est La Poste qui avait annoncé le reclassement au sein du groupe des salariés de sa filiale de prospectus publicitaires Mediaposte, pénalisée par un marché en baisse.
En France, le marché a presque fondu de moitié en quatre ans, passant de 10,4 milliards d’imprimés publicitaires en 2019 à 5,7 milliards en 2023, avait alors précisé le responsable de la Poste, une baisse également évoquée par Milee.