Frappé par la crise énergétique, le pays risque de revenir en arrière pour sa production d’électricité.
La demande d’électricité augmente tandis que les capacités de production ne peuvent pas suivre. Les États-Unis se préparent à un été ponctué de coupures d’électricité, surtout dans certaines métropoles du Midwest. Cette situation serait moins grave sans le déclin délibérément accéléré de l’usage du charbon depuis plus de quinze ans. Mais l’opérateur du réseau au centre des États-Unis, Midcontinent Independent System Operator (Miso), vient par exemple d’accepter que la centrale à charbon de Rush Island, dans le Missouri, vieille de 46 ans, reste en exploitation. Son propriétaire, l’électricien Ameren, de St Louis, avait pourtant prévu de la fermer, car l’installation de filtres pour en limiter les émissions toxiques lui aurait coûté trop cher (jusqu’à 1 milliard de dollars). Miso admet que cette fermeture aggraverait le risque de coupures de courant.
Le doublement du prix du gaz naturel depuis le début de l’année et la hausse de 65 % du prix du baril de pétrole américain placent les sociétés de production électrique dans une situation catastrophique. L’agence fédérale de réglementation de l’énergie (Federal Energy Regulatory Commission, Ferc), anticipe des bonds de plus de 230 % des prix de l’électricité lors des pics de chaleur. L’insuffisance de l’offre est aussi liée à la sécheresse, qui réduit la production hydroélectrique, ainsi qu’à des fermetures de centrales nucléaires, exigées par les écologistes…