Avec l’arrivée des liseuses, la lecture s’est dématérialisée pour devenir écolo compatible. Dans les faits, c’est plus nuancé. Combien de livres faut-il lire sur une liseuse pour la rentabiliser d’un point de vue écologique ?
Certes, produire un livre papier consomme des ressources. L’origine des fibres de papier est aujourd’hui encore mal contrôlée. Le bois utilisé ne provient pas toujours de forêts gérées de manière durable. Et les cartons de livres sont ensuite distribués par des camions qui sillonnent le pays, un moyen de transport gourmand en carburant…
Mais la liseuse numérique est-elle pour autant aussi « dématérialisée » que ses fabricants le laissent à penser ? Comme tout objet électronique, en effet, elle est composée de divers minéraux comme le cuivre, l’or, le coltan, l’aluminium. Il faut y ajouter une certaine quantité de terres rares, un type de métaux dont l’extraction est un facteur important de pollution et qui peut être la source de conflits armés. Pour déterminer qui, du livre ou de la liseuse, est le plus respectueux de l’environnement, il faut alors se pencher sur les usages des deux produits. Un livre se lit une fois, puis on peut le prêter, le revendre, le donner, ou le recycler. Une liseuse peut être utilisée pendant plusieurs années et consomme assez peu d’électricité, mais elle est largement plus coûteuse à produire que le livre, et le traitement des liseuses usagées est une source de pollution souvent sous-estimée.
Le point d’équilibre
Différentes études ont essayé d’estimer l’empreinte carbone des deux produits, c’est-à-dire la quantité de dioxyde de carbone (CO2) émise au cours de leur cycle de vie. Il faut les prendre avec des pincettes…