Une cinquantaine de sites parmi les plus gros consommateurs vont être aidés par l’État. Mais les industriels sont déjà très mobilisés.
La sécheresse de l’été 2022 aura agi comme un électrochoc. L’eau, cette ressource abondante et peu chère que les entreprises consomment en quantité presque sans y penser? Amenée à se raréfier, inéluctablement. «D’un climat tempéré, nous allons passer à un climat semi-aride, où les périodes de fortes pluies alterneront avec des périodes de sécheresse, constate Pierre Ribaute, le directeur général eau chez Veolia en France. Les autorités prendront des arrêtés de restrictions d’eau, qui toucheront en premier lieu les industriels. Ces derniers en ont parfaitement conscience.»
Le gouvernement a d’ailleurs publié fin juin un arrêté précisant quels types d’entreprises peuvent désormais faire l’objet de restrictions d’eau et à quelles conditions. Alors même que la sécheresse n’a pas été aussi intense cette année qu’en 2022, une dizaine de sociétés ont dû réduire leur consommation d’eau, précise le ministère de la Transition écologique. Pour les entreprises, le risque est de voir leur cadence de production ralentie, voire stoppée. «Les coupures d’eau représentent un risque direct pour Stellantis, note le constructeur dans son dernier rapport RSE. En 2022, 35 usines étaient situées dans des lieux où le stress hydrique est élevé.» Et ce nombre devrait grimper à 40 d’ici à la fin de la décennie…