L’Imprimerie de Champagne, à Langres, a rebondi. L’entreprise investit. L’entreprise embauche (quand elle trouve…). Elle se positionne de plus en plus sur le marché de l’édition. Son savoir-faire et ses équipements lui permettent de se positionner dans le registre très qualitatif des beaux livres.
L’imprimerie de Champagne a fait mieux que surmonter la mauvaise passe de la fin de la décennie échue. La stratégie résolue de conquérir le monde de l’édition et du beau livre paye, tout comme la politique d’investissements.
Depuis sa création, en 1950, l’entreprise reste solidement campée au pied des remparts de Langres, sur la zone industrielle des Franchises. Mais à l’intérieur, tout a changé.
Lorsqu’elle a redémarré, le 19 décembre 2019, reprise par Mathieu Macheret adossé à un associé alsacien, l’entreprise comptait 49 salariés. Ils sont une soixantaine désormais. Ce n’est pas fini.
Ces salariés travaillent sur une surface de 9 000 m² couverts. Un nouveau bâtiment de 2 000 m² est sorti de terre deux ans après la reprise afin de permettre aux projets de se déployer. Une nouvelle presse la première année, plus d’espace l’année suivante. Désormais, tous les efforts portent sur le renforcement des positions acquises sur l’édition.
Un gros travail a été réalisé sur les flux de production, plus cohérents, plus fluides, plus efficaces. L’usine paraît comme “rangée” pour qui l’a connue jadis. Cette sensation d’ordre et d’espace est singulièrement renforcée par un nouvel éclairage, aussi clair que vertueux : il permet à lui seul d’économiser 40000 euros sur cinq ans.
L’imprimerie de Champagne a investi dans une nouvelle plieuse qui a notamment pour caractéristique d’être accompagnée d’un robot collaboratif, ou cobot. Ce n’est pas le seul de l’entreprise ; d’autres devraient suivre dans les mois qui viennent.
Une couseuse a aussi pris place au centre du bâtiment historique.
Ces choix longuement réfléchis permettent à l’Imprimerie de viser le top 5 des imprimeurs-relieurs de France. Dans ce dessein, des commerciaux couvrent désormais tout le territoire métropolitain et ne se “contentent” plus de la Région parisienne et du Grand-Est.
Mathieu Macheret et son associé ont aussi monté une unité de routage ; elle est en phase de démarrage.
Bref, après la pandémie et les deux millions d’euros de chiffre d’affaires perdus à cette période, un vent nouveau souffle sur l’entreprise.
Grâce aux investissements récents, le parc de façonnage a gagné considérablement en productivité : jadis, l’entreprise imprimait beaucoup de magazines. Aujourd’hui, elle se positionne aussi, surtout, sur le beau, le très beau livre. C’est même un des derniers acteurs en France à proposer une reliure de manière intégrée.
L’année prochaine verra l’Imprimerie se concentrer plus encore sur le façonnage. Un effort de 700 000 euros de maintenance va être entrepris pour remettre à niveau de vieilles machines. Il s’agit là aussi de répondre au maximum à l’intégralité des besoins des clients. Lorsqu’on sait que l’Imprimerie travaille régulièrement avec Hachette, Dargaud, Dupuis… Quasiment tous les grands noms de l’édition française font confiance à l’entreprise langroise. Elle n’a pas mesuré ses efforts pour être ainsi reconnue avec les certifications ISO 9001 pour la qualité et ISO 14 001 pour l’environnement, certifications qui devraient être reconduites dans quelques semaines.
On le voit, avec des machines nouvelles, performantes, avec des salariés que Mathieu Macheret va parfois chercher loin, sur un site qui poursuit sa rénovation, l’Imprimerie de Champagne joue assurément dans la cour des grands. Logiquement, l’orientation de l’activité sur l’édition devrait se poursuivre à l’avenir, tout en conservant ses parts sur le labeur traditionnel. Cette année, le chiffre d’affaires devrait avoisiner les 9,5 millions d’euros.