Près de la moitié (49%) des journalistes français ont ressenti un isolement social pendant la crise sanitaire, selon une étude réalisée par Oxygen RP qui a tenté de mesurer les conséquences de la Covid-19 sur la profession. Avec une véritable « tunnelisation des esprits sur les sujets covid qui a empêché de traiter d’autres sujets intéressants et importants », l’enquête met en avant une charge de travail « intense » pour 45% des journalistes, avec un impact négatif sur la santé mentale (44%) « souvent dus à un accroissement des amplitudes horaires, des effectifs mobilisés 7j/7 pour certaines rédactions et des difficultés à déconnecter des outils de travail en ligne », avance-t-elle. Toutefois, 47% des personnes interrogées relèvent sur la période une activité réduite avec l’« impossibilité de réaliser des reportages et d’avoir accès à la matière nécessaire à la rédaction d’articles ». Ce qui n’a pas été sans conséquences sur les revenus puisque 28,57% des journalistes ont dû faire face à une diminution de salaire.
Dans ce contexte, 65% des journalistes concèdent avoir été exposés aux fake news, et même un tiers d’entre eux « plusieurs fois par jour ». Pour eux, les sources principales de désinformation sont les médias d’information considérés comme propagandistes ou fortement partisans (77%), les citoyens ordinaires, mal informés et ne vérifiant aucune source, cités par deux tiers des journalistes, ainsi que les trolls, à hauteur de 55 %. De façon générale, pointe l’étude, la prolifération des fake news est amplifiée par les réseaux sociaux : Facebook est cité par 82% des journalistes, suivi par Twitter pour 46%. Une période, là encore, où le panel interrogé a majoritairement (54%) senti une baisse de la confiance dans les médias
Enfin, 60% des journalistes interrogés estiment n’avoir reçu aucune aide de la part de leurs employeurs alors que les pigistes ont été « particulièrement mis à mal durant la crise » puisqu’ils ont été « écartés de bien des médias avec lesquels ils collaborent habituellement, suite aux restrictions budgétaires dans les rédactions. Sans réunion de travail et sans conférence de presse, l’isolement a été total pour eux », souligne l’étude sans fournir de données chiffrées.
Méthodologie : enquête réalisée en février 2022 sur la base d’un questionnaire en ligne adressé à 1500 journalistes.