Alors qu’une œuvre littéraire peut être écrite ou illustrée à l’aide de ces technologies, des questions émergent
Écrivains et éditeurs français observent avec curiosité l’intelligence artificielle infiltrer le petit monde de l’édition. La semaine passée, les regards étaient rivés sur les États-Unis, où une auteur obtenait un copyright (un droit de propriété proche du droit d’auteur français) sur un roman graphique généré par une IA. «J’ai été honnête sur la façon dont il a été fabriqué et j’ai mis le logiciel Midjourney sur la page de couverture» expliquait alors l’Américaine Kris Kashtanova, au sujet de son «comic» intitulé Zarya of the Dawn.«Cette décision reconnaît que nous possédons le droit d’auteur lorsque nous fabriquons quelque chose en utilisant une IA qui s’est inspirée d’autres œuvres», précisait-elle.
À l’heure où une œuvre littéraire peut être illustrée ou écrite à l’aide de ces technologies, de nouvelles questions autour du droit d’auteur font leur apparition. Après les États-Unis, la France voit à son tour fleurir sur son territoire des sociétés qui promettent à de jeunes écrivains de leur prodiguer la «formule magique» pour faire des best-sellers «à la manière de» Michel Houellebecq, Annie Ernaux ou Virginie Despentes. La société Genario propose par exemple une solution basée sur la numérisation de 2 500 œuvres, écrites par des auteurs disparus mais aussi contemporains, en analysant les critères qui ont fait leur succès: typologie et émotions des personnages, densité des dialogues… «Aujourd’hui, à partir de cette extraction de données, nous proposons aux utilisateurs un graphique visuel d’une œuvre en particulier pour lui permettre de s’en inspirer», explique le fondateur de l’outil, David Defendi…