Le groupe éditeur des quotidiens Bild et Die Welt est à la recherche d’économies.
Dans les rédactions du groupe Axel Springer, l’annonce n’a surpris que par sa radicalité. Les rumeurs couraient dans les couloirs du groupe de médias allemand sur les conclusions d’un audit lancé l’automne dernier. Dans un courriel adressé aux 18.000 employés de l’entreprise, dont 3400 journalistes, le directeur général, Mathias Döpfner, a confirmé la suppression de postes, conséquence de la transformation numérique des deux piliers du premier groupe de presse allemand: les quotidiens Bild et Die Welt.
Selon le patron de Springer, l’automatisation de la production d’articles grâce à l’intelligence artificielle (IA) va révolutionner le journalisme, qu’elle va pouvoir «soutenir» ou même «remplacer». Le nombre d’emplois menacés par ce «grand remplacement» n’est pas encore précisé. Mais «l’atmosphère est lourde», souffle un journaliste du tabloïd, sous couvert d’anonymat, qui «craint des licenciements à la tête du client»: «Aucun emploi ne semble plus sûr, ni dans la rédaction, ni dans la production». «On se séparera de collègues, écrit Mathias Döpfner, lorsque certains profils ne correspondent plus aux compétences requises. Dans les domaines de la mise en page, de la correction et de l’administration, il y aura des réductions significatives de postes de travail.»…