En cinq ans, la part de marché des grandes surfaces alimentaires dans le livre est passée de 20 % à 15 %.
C’est un sujet de préoccupation pour le monde de l’édition. Les ventes de livres dans les super et hypermarchés sont en recul constant depuis plusieurs années, avec un décalage marqué par rapport aux autres canaux de vente. En cinq ans, la part de marché des grandes surfaces alimentaires dans le livre est passée de 20 % à 15 %, soit un poids à peu près équivalent à celui de l’e-commerce. En dix ans, les ventes de BD y ont fondu de 30 %, celles de manga de 40 %. «Le constat est clairement alarmant», souffle une éditrice.
«Les hypermarchés sont bien souvent le seul point de vente de livres dans de nombreux territoires. Ils jouent un rôle essentiel pour l’édition», souligne Stéphane Aznar, directeur de la branche diffusion du groupe Media Participations (Dupuis, Dargaud…). «Il est essentiel de préserver cet équilibre, car il faut que le livre maille tout le territoire. L’hypermarché permet de toucher un public qui n’ose pas franchir le seuil d’une librairie», ajoute Marie-Pierre Sangouard, directrice générale adjointe d’Interforum (Editis).
«L’hypermarché permet de toucher un public qui n’ose pas franchir le seuil d’une librairie.»Marie-Pierre Sangouard, directrice générale adjointe d’Interforum (Editis)
Tous les segments de l’édition ne sont pas concernés par ce recul des ventes. Les auteurs très grand public, comme Michel Bussi, Marc Lévy ou Aurélie Valognes, «ne sont pas touchés. Mais c’est chez les auteurs qui vendent un peu moins que cela se complique», note Marie-Pierre Sangouard…