Face à l’explosion des usages le secteur tente de réduire sa consommation énergétique, pour des raisons économiques et écologiques.
Alors que la 5G pointe son nez, les opérateurs télécoms se montrent très vigilants sur l’impact énergétique de cette nouvelle génération de téléphonie mobile. Les enjeux sont aussi économiques qu’écologiques. Les opérateurs cherchent à éviter l’engrenage infernal lié à l’augmentation de la consommation de données en mobilité qui vient plomber leur facture énergétique. Cette dernière représente déjà 20 % à 40 % de leurs dépenses courantes, soit quelque 17 milliards de dollars par an, selon l’association GSMA, qui regroupe 750 opérateurs et 400 industriels du secteur. La 5G, la prochaine génération de téléphonie mobile, qui devrait être déployée en France l’année prochaine, est conçue pour supporter une multiplication par mille du trafic de données. Pas question pour autant que la consommation énergétique augmente en proportion. Au contraire, les opérateurs planchent sur plusieurs solutions, avec un objectif affiché des plus ambitieux: arriver à la neutralité carbone en 2050.
Les opérateurs télécoms français se sont tous engagés sur cette voie. SFR s’est ainsi fixé comme «objectif principal de réduire annuellement de 10 % la consommation énergétique, en rapport avec le débit maximum déployé sur le réseau. Pour cela, le management de l’énergie est intégré dès la conception, et le groupe favorise des technologies moins énergivores et/ou plus efficaces». Un souci partagé par Orange. L’opérateur historique engloutit à lui seul 0,5 % de la consommation énergétique de la France, soit 2 terrawatts/heure! Ses centres de stockage de données, si souvent décriés, comptent pour 10 % de ce total, quand ses réseaux fixe et mobile avalent 90 % de l’électricité. «Entre 2014 et 2018, nous avons réduit de 2 % notre consommation globale d’électricité, alors même que nous avons transporté sept fois plus de données en mobilité», explique Marc Blanchet, le directeur technique d’Orange France…