Un rapport de l’Anses note le potentiel impact sanitaire de la lumière bleue diffusée par les LED. Nous recensons les questions posées par l’omniprésence de ces nouvelles sources lumineuses.
La lumière ? « C’est aussi important que la nourriture qu’on mange, l’air qu’on respire », estime l’ophtalmologiste Francine Behar-Cohen (Inserm, AP-HP). Et ce d’autant plus qu’une nouvelle source de lumière artificielle, inédite par la force de sa composante bleue, la diode électroluminescente (LED), est désormais omniprésente. Quels impacts peuvent avoir ces LED sur nos rétines et notre métabolisme, qui dépend d’horloges internes réglées depuis la nuit des temps par l’alternance jour-nuit ?
Une expertise collective présidée par cette spécialiste des maladies oculaires a tenté de répondre à la question. Elle a donné lieu à un avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) sur les effets sanitaires et sur l’environnement des LED, publié le 15 mai. Apparues il y a moins de vingt ans, celles-ci sont désormais partout, dans l’éclairage, les écrans, les jouets, les gadgets ou encore les phares automobiles. En 2010, l’Anses avait déjà alerté sur les effets physiologiques engendrés par la lumière bleue qu’elles émettent. Ce nouveau rapport est le fruit d’une analyse de la littérature scientifique, mais aussi de mesures physiques et de modélisations d’exposition confiées au Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB). L’enjeu était de caractériser le danger et d’évaluer le niveau de risque associé en fonction de ces scénarios d’exposition. Et voir si les parades proposées (filtres, lunettes) étaient efficaces.
Si les experts consultés par l’Anses reconnaissent des progrès par rapport à leurs constats de 2010 dans la qualité de l’éclairage domestique, ils notent que des points aveugles subsistent dans la réglementation. Le rapport souligne que des menaces sur nos rétines persistent (surtout pour les plus jeunes) et s’inquiète des inconnues quant à l’impact d’une exposition chronique. Notre sommeil apparaît plus que jamais mis en péril par la lumière bleue, notamment des écrans, nos rythmes circadiens étant potentiellement bousculés dès la vie intra-utérine. Quels sont les risques, et comment s’en prémunir ? Le point en dix questions…
Lire Le Monde du 5/6/19 cahier science & médecine