Avec les fonds d’investissement, ils contrôlent la moitié des quotidiens d’information du pays.
La presse américaine a payé un lourd tribut à la pandémie. Plus de 70 titres régionaux ou locaux ont disparu depuis mars 2020, laissant derrière eux des centaines d’employés au chômage. «De nombreux survivants de la crise financière de 2008 s’accrochaient jusqu’ici à de très faibles marges. Puis le Covid-19 a frappé», explique Pénélope Muse Abernathy, de l’université de Caroline du Nord, auteur d’un rapport sur les déserts médiatiques. Les quinze derniers mois ont transformé des journaux très endettés en actifs en difficulté. Ce qui en a fait la proie parfaite de fonds spéculatifs.
Aujourd’hui, les hedge funds contrôlent, avec les boutiques de private equity, la moitié des quotidiens d’information du pays, selon une analyse du Financial Times. Ces derniers mois, un acteur continue d’étendre son empire médiatique: le fonds spéculatif new-yorkais Alden Global Capital. Créé en 2007 pour parier sur des sociétés en difficulté, il s’est spécialisé dans le rachat de titres de presse. Parmi eux le Boston Herald ou le Denver Post. Le mois de mai 2021 a acté la cession à Alden, pour 630 millions de dollars, du groupe Tribune Publishing, maison mère du New York Daily News, de Chicago Tribune ou du Hartford Courant. Désormais, le hedge fund possède des participations dans plus de deux cents journaux américains…