Ces professionnels jouent un rôle majeur pas toujours reconnu dans la gestion de la crise.
C’est un indicateur qui apaisera peut-être un peu les angoisses des Français: malgré la crise, 78 % des DRH n’envisagent pas de mettre en place des plans de départs dans les entreprises où ils exercent. Et, selon l’enquête publiée jeudi par l’Association nationale des DRH (ANDRH), qui a interrogé ses 5 000 membres en charge des ressources humaines de quelque 11 millions de salariés, les 9 % qui pensent devoir procéder à des plans sociaux dans les prochains mois estiment que la réduction ne devrait pas dépasser 10 % des effectifs.
Certes, la situation n’est pas propice aux bonnes nouvelles, notamment du côté des recrutements: 53 % des DRH évoquent une stabilisation, notamment dans les entreprises de 300 à 1 000 salariés. Dans les grands groupes, la tendance s’est même aggravée et les objectifs ont été revus à la baisse. Mais l’investissement des DRH reste entier et dépasse la gestion de la crise. D’après l’enquête, ils entendent peser sur les questions de qualité de vie au travail (QVT), mais aussi sur les négociations engagées sur le partage de la valeur puisque 38 % souhaitent refondre leur politique de rémunération, ainsi que sur la situation des seniors. «Les DRH se battent pour la pérennité des entreprises. Ils sont engagés et sur le devant de la scène depuis un an», souligne Audrey Richard, la présidente nationale de l’ANDRH, qui connaît bien le malaise d’une profession qui souffre d’un manque de reconnaissance. Déjà malmenés avant la crise, les professionnels on été plongés dans l’effroi par le double meurtre de fin janvier.
Des drames qui ravivent chez beaucoup des souvenirs douloureux. Les images en 2015 des deux DRH d’Air France, chemises en lambeaux, à l’issue du comité central d’entreprise (CCE) où un plan de restructuration avait été annoncé ont fait le tour du monde. Deux ans après, la profession étaient prise pour cible par des militants d’extrême gauche, à l’occasion de son 34e congrès. Les réseaux sociaux se sont également déchaînés contre elle en 2018 avec le hashtag #balancetonDRH…