L’année 2020 a conforté les compagnies qui ont parié les premières sur l’essor de l’éolien ou du solaire, comme l’italien Enel ou l’espagnol Iberdrola. La montée en puissance de ces acteurs oblige les pétroliers à diversifier à leur tour leur production.
Le site de Dogger Bank, situé en mer du Nord à une centaine de kilomètres des côtes britanniques, est historiquement connu pour la bataille navale homérique qu’y livra le corsaire Jean Bart contre 112 navires marchands hollandais, en 1696. Désormais, on va y trouver l’un des plus importants projets énergétiques du continent européen. Précision : il ne s’agit pas d’une plate-forme pétrolière… mais du plus grand projet éolien au monde.
En cette trouble année 2020, l’une des plus grosses décisions d’investissement signées dans le secteur concerne les énergies renouvelables. D’un montant d’environ 6 milliards de dollars (4,9 milliards d’euros), elle est l’œuvre d’Equinor, un groupe pétrolier norvégien en reconversion, et d’Iberdrola, un géant espagnol dans ce domaine. Tout un symbole, alors que la crise sanitaire met en lumière une tendance à l’œuvre depuis plusieurs années : de nouveaux acteurs sont en train de devenir les champions mondiaux de l’énergie.
Pendant des années, les « majors » du pétrole et du gaz (ExxonMobil, Chevron, BP, Shell et Total) étaient des valeurs sûres pour les investisseurs et les stars des indices boursiers. L’année 2020 acterait-elle la fin de cette période ? Plusieurs analystes évoquent désormais l’émergence de « majors » du renouvelable. Selon la banque américaine Goldman Sachs, on trouve en tête de ce peloton l’italien Enel, l’espagnol Iberdrola, l’américain NextEra et le danois Orsted. Le portugais EDPR et l’allemand RWE font également partie de cette liste prometteuse. S’agit-il d’un tournant historique ou d’un séduisant discours marketing ?…