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L’éditeur du « Sole 24 Ore » veut couper 25 % des effectifs de la rédaction

Pour tenter de redresser la barre après plusieurs années noires, l’éditeur du premier journal économique italien veut réduire de 25 % la masse salariale du quotidien. Selon nos sources, un plan d’économies a été récemment présenté en interne. Ce coup de ciseaux est assorti d’un plan de départs volontaires qui pourrait concerner 50 postes de journalistes.

La descente aux enfers continue pour le journal économique et financier contrôlé par le patronat italien. Pour tenter de redresser la barre après plusieurs années noires , l’éditeur du « Sole 24 Ore » veut réduire de 25 % la masse salariale du quotidien.Dès cet été, les organes de gouvernance du « Sole » avaient envisagé des coupes franches au sein de la rédaction. Les contours de ce plan d’économies se précisent. Selon nos informations, un programme a été présenté en octobre aux représentants du personnel visant à tailler un quart des coûts structurels dans la rédaction du journal. Cela se traduirait par la suppression d’environ 50 postes de journalistes au quotidien. Contacté, le Gruppo 24 Ore n’a pas voulu faire de commentaire.

Départs volontaires

Ce coup de ciseaux passe par un plan de départs volontaires. Pour ceux ou celles qui souhaitent quitter la rédaction du quotidien dans ce cadre est prévue une « incitation » financière représentant environ deux ans de rémunération. Pour en bénéficier, il faudra se déclarer avant le 30 novembre. Mais il n’est pas certain que le groupe parviendra à réaliser le niveau d’économies souhaitées car tout dépendra en effet du nombre de personnes qui décideront de partir.Principalement dédiée à suivre la politique et la machine législative transalpine, l’équipe de la rédaction romaine du « Sole » serait tout particulièrement menacée. Des déménagements forcés auraient été envisagés pour transférer une poignée de journalistes de Rome à Milan, où se trouvent le siège historique du journal et le centre financier du pays. Mais ce type de mouvement entre les deux villes a été pour l’instant abandonné.

Jusqu’à 160 suppressions de postes

Connu pour ses pages roses rappelant la couleur de celles du « Financial Times », le « Sole » fait partie d’un groupe coté à la Bourse de Milan et détenu à 62 % par Confindustria, l’organisation du patronat italien présidée par Carlo Bonomi . Ce quotidien à l’histoire centenaire fait face à la concurrence locale d’un autre titre de presse économique, MF/Milano Finanza (Class Editori). A lui seul, le «Sole 24 Ore» compte près de 200 journalistes dans sa rédaction. Mais le groupe opère également une radio et une agence de presse économique avec des rédactions séparées. En prenant en compte d’autres mesures de réduction des effectifs rendues possibles notamment par l’externalisation des activités d’imprimerie en début d’année, il y aurait jusqu’à 160 suppressions de postes au sein du groupe.

En dépit d’un rebond des revenus de près de 10 % à 96,8 millions d’euros au premier semestre, le Gruppo 24 Ore, malmené en Bourse, a continué à souffrir du contexte de crise sanitaire en publiant une perte nette de 3,36 millions d’euros sur la période. Eclaboussé par un scandale autour de fausses communications sur la diffusion et les revenus du journal au milieu de la décennie passée, et repris en main depuis par de nouveaux dirigeants, le « Sole » tente de redorer son blason éditorial. Un nouveau format du quotidien a vu le jour en mars et, fin avril, son site Internet a fait peau neuve.

Lire : Les Echos du 22 octobre

Jean-Philippe Behr

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