La progression du variant Delta pourrait ruiner les efforts des entreprises pour retrouver une organisation normale du travail.
Les entreprises scrutent avec inquiétude la progression du variant Delta. S’il gagne encore du terrain, elles redoutent que le gouvernement durcisse le protocole sanitaire, demande un retour au télétravail trois ou quatre jours par semaine et rétablisse les jauges. «Cela ruinerait tous les efforts entrepris depuis le mois de juin pour faire revenir les salariés au bureau», constate Benoît Serre, vice-président de l’ANDRH (Association nationale des DRH). Peu d’entreprises avaient organisé un retour au travail cinq jours par semaine dès la rentrée. Mais celles qui l’avaient imaginé commencent, pour protéger la santé des salariés, à revoir leur copie. Les autres, qui avaient souvent tablé sur trois jours de présence en septembre, se tiennent prêtes à s’adapter s’il le fallait. Avec regret.
L’an dernier, déjà, leurs espoirs de retour à la normale avaient été douchés dès octobre par le rebond de l’épidémie. Or, aujourd’hui, plus encore qu’il y a un an, elles ont besoin de revenir à une organisation plus efficiente. «Avec la crise et le télétravail, le lien social et managérial s’est distendu. Certains salariés souhaitaient déjà en mai se retrouver davantage au bureau», pointe Dan Abergel, le DRH du groupe SEB.
Mais d’autres traînent des pieds. Avant même que le variant Delta ne sème le doute, les ramener au bureau la majeure partie de la semaine s’annonçait ardu pour de nombreux DRH. «Certains salariés ne comprennent pas pourquoi ils doivent revenir alors que le télétravail, à leurs yeux, fonctionne très bien. Nous devons faire beaucoup de pédagogie», témoigne Sabine Parisis, DRH d’Effy, PME de travaux dans la rénovation énergétique et qui emploie 300 salariés…