Le parquet a placé le journal en liquidation judiciaire avec une période d’observation de trois mois. La quête de repreneurs bat son plein.
Qui veut reprendre Paris-Normandie, dont la liquidation judiciaire vient d’être prononcée, mardi 21 avril, par le tribunal de commerce de Rouen ? Ainsi épuré d’une dette traînée comme un boulet, le quotidien normand a désormais trois mois, durée de la prolongation d’activité accordée par les juges, afin de trouver un repreneur crédible. « Le temps nécessaire pour étudier des offres sérieuses, pérennes, et sauver le maximum d’emplois », avance Anne Bouchet, déléguée du Syndicat national des journalistes. Le titre de presse fondé à Rouen en 1944 emploie près de 240 salariés, affectés par deux redressements judiciaires ces dernières années.
Déjà fragilisé, « un genou à terre, en train de se redresser », selon la direction, Paris-Normandie subirait de plein fouet l’impact économique de la crise sanitaire du coronavirus. Contacté par Le Monde, le propriétaire, l’entrepreneur local Jean-Louis Louvel − candidat LRM aux élections municipales à Rouen − n’a pas donné suite, pas plus que la direction.
Cessation de paiements
Dans un communiqué rédigé le 16 avril, ces mêmes dirigeants évoquaient « un acte de gestion » pour justifier leur demande de placement en liquidation. Et arguaient que « cette situation est la conséquence directe de l’impact du Covid-19 sur le chiffre d’affaires de notre entreprise. En résumé, la perte de 90 % de nos recettes publicitaires, de 60 % de nos annonces légales, de 20 % de nos annonces carnet, le tout associé à une baisse de la diffusion de plus de 20 %, c’est donc 490 000 euros de manque à gagner immédiat sur le seul mois de mars, et en se projetant à fin mai cette somme atteindra les 2 millions d’euros ».
Chômage partiel et report de charges, « toutes les aides pouvant être demandées l’ont été », assure la direction, mais ces mesures
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