Le Quotidien de La Réunion, en graves difficultés financières en raison notamment de la crise sanitaire et d’une décision de justice, a demandé à être placé en redressement judiciaire, a annoncé la direction de l’entreprise mercredi soir. « La crise du secteur de la presse écrite, la crise Covid et une décision prud’homale (un ex cadre salarié vient d’obtenir le versement de plusieurs centaines de milliers d’euros d’indemnités – ndlr), ont imposé l’ouverture de cette procédure », a indiqué dans un communiqué Carole Chane Ki Chune, présidente du groupe éponyme à qui appartient le journal. Regroupant le Quotidien de La Réunion, l’hebdomadaire télé Visu et trois sociétés d’impression et de distribution, le pôle presse de ce groupe qui compte plusieurs structures « connaît depuis plusieurs années une situation économique très difficile » souligne la dirigeante d’entreprise. « La crise sanitaire sans précédent et les impacts économiques sur la presse quotidienne ont contribué à accélérer très significativement la dégradation des équilibres financiers », ajoute-t-elle. Le placement en redressement judiciaire a également été demandé pour l’hebdomadaire télé Visu. Les trois autres sociétés ont fait l’objet d’une demande d’ouverture de procédure de sauvegarde. Le pôle presse du Groupe Chane Ki Chune emploie 221 personnes dont 83 au Quotidien et à Visu. Créé en 1976, ce journal est l’un des deux quotidiens de l’île et diffuse à environ 17.000 exemplaires. Son confrère, le Journal de l’île de La Réunion, créé en 1951, est lui aussi en butte à de graves difficultés financières. Les deux journaux ont bénéficié ces derniers mois de plus de 3,5 millions d’euros d’aide versés par le conseil régional.