Le tribunal de commerce de Saint-Denis a accepté l’offre de reprise du « Quotidien de La Réunion » par deux chefs d’entreprises locaux et Henri J. Nijdam, le propriétaire du « Nouvel Economiste ».
En grande difficulté, le principal quotidien de l’île de La Réunion va continuer à paraître. Le tribunal de commerce a accepté mercredi le plan de reprise présenté par deux chefs d’entreprise du territoire sans lien avec la presse, Jean-Jacques Dijoux et Jean-Pierre Lallemand, associés à Henri J. Nijdam, directeur de la publication et de la rédaction du « Nouvel Economiste ».
Ces derniers étaient en compétition avec un groupe d’investisseurs locaux, dont un imprimeur en mesure de fabriquer le journal, mais qui ne souhaitait reprendre aucun journaliste de l’équipe actuelle. Après le dépôt de ces offres, la semaine dernière, les salariés du « Quotidien » avaient exprimé leur préférence pour le dossier présenté par Média Capital Réunion, la société constituée par Henri J. Nijdam et ses associés, le patron du « Nouvel Economiste » ne détenant qu’une part symbolique du capital.
Un journal bientôt cinquantenaire
« Ce ne fut pas un plébiscite, relativise Edouard Marchal, délégué du Syndicat national des journalistes au sein de la rédaction. Ce dossier prévoit de reprendre 15 journalistes seulement [sur 36 au total, NDLR] et nous attendons d’obtenir des assurances quant au projet rédactionnel, nous ne voulons pas que ‘Le Quotidien’ devienne un outil d’influence. »
Selon ses repreneurs, le titre pourrait reparaître dès samedi, après seulement un jour d’interruption. Depuis sa création en 1976 par Maximin Chane-Ki-Chune, entrepreneur autodidacte, le journal dirigé jusqu’à ces derniers jours par sa fille Carole a cultivé une tradition d’indépendance, même s’il était plutôt classé à gauche.
En octobre dernier, après la déclaration de cessation de paiements du « Quotidien de La Réunion », dont les ventes étaient tombées sous la barre des 12.000 exemplaires, le tribunal avait ouvert une procédure de liquidation judiciaire assortie d’une prolongation d’activité de trois mois. Fin novembre, Henri J. Nijdam avait déposé une offre de reprise, la seule, jugée irrecevable par l’administrateur judiciaire. Le journal avait obtenu début décembre une aide exceptionnelle de 600.000 euros du Conseil régional. Les juges avaient alors accepté de proroger de trois mois sa période d’activité.
Une autre décision concernant la presse locale est attendue jeudi au tribunal de commerce de Saint-Denis : l’acceptation du plan de continuation ou la liquidation du « Journal de l’île de La Réunion », le deuxième quotidien de la place. Également en détresse financière, le titre a été placé en redressement judiciaire en janvier.