La plupart des titres de la presse quotidienne nationale augmenteront leur prix de vente en kiosque début janvier, de 10, 20 voire 30 centimes. Ces hausses doivent compenser en partie la flambée des coûts du papier et de l’énergie, sur fond de baisse de la diffusion imprimée.
L’inflation franchit le seuil des kiosques. La plupart des éditeurs de presse quotidienne nationale (PQN) s’apprêtent à augmenter le prix de vente de leurs journaux imprimés dans les jours qui viennent, selon nos informations, confirmant celles du site spécialisé Mind Media.
« La Croix » fait grimper son tarif quotidien de 30 centimes (+12 %) – de 2,40 euros à 2,70 euros – dès le 30 décembre. Début janvier, « Le Monde », « Le Figaro » et « Les Echos » augmenteront le leur de 20 centimes, pour atteindre 3,40 euros en semaine contre 3,20 euros aujourd’hui (+6 %). Les offres week-end du « Monde » et des « Echos » augmentent aussi de 20 centimes, mais pas celle du « Figaro ».
« Libération » relève également son tarif – en semaine uniquement – de 20 centimes, à 2,70 euros contre 2,50 euros actuellement (+8 %). Enfin, « L’Equipe » accroît le sien de 10 centimes (+4 %), à 2,30 euros à partir du 2 janvier (3,30 euros le samedi avec le magazine). Seul « Le Parisien » maintient à 1,90 euro son prix de vente au numéro, qui avait cependant été relevé de 10 centimes en septembre.
Flambée des coûts
Certains titres de presse quotidienne régionale (PQR) suivent aussi le mouvement. « Le Télégramme » coûtera 10 centimes de plus à partir du 2 janvier, à 1,30 euro en semaine (+8 %). Au sein du groupe Ebra, « Le Dauphiné Libéré », « L’Alsace » ou encore les « DNA » avaient connu une hausse identique début décembre.
Cette vague d’augmentation tarifaire, devenue habituelle en début d’année civile, intervient sur fond d’inflation des coûts. « Pour continuer à financer sans transiger une information de qualité, nous sommes conduits à pratiquer cette augmentation de tarif, notamment du fait du doublement du prix du papier journal, ainsi que des effets de l’inflation, en particulier concernant l’énergie », précise Pierre Louette, PDG du groupe Les Echos – Le Parisien.
La tonne de papier, qui se négociait environ 400 euros début 2021, vaut désormais plus de 1.000 euros. Conséquence de la guerre en Ukraine, « l’augmentation du coût de l’énergie nous pénalise à tous les niveaux, aussi bien en termes de production que de distribution », confirme une autre professionnelle du secteur.
Regroupés au sein de l’Alliance de la presse d’information générale (Apig), les éditeurs de presse ont réclamé cet automne une aide de l’Etat. Ils ont obtenu mi-décembre une enveloppe exceptionnelle de 30 millions d’euros pour « les éditeurs de presse les plus touchés par l’augmentation de certains de ses coûts de production », selon le communiqué du ministère de la Culture. Elle ciblera « les acteurs dont la situation économique est particulièrement affectée par les conséquences de la guerre en Ukraine ».
Baisse de la diffusion
Ces difficultés s’ajoutent à la baisse structurelle de la diffusion papier, même si la diffusion payée au global (numérique inclus) de la PQN s’est redressée, affichant une hausse de 3,7 % sur la période juillet 2021-juin 2022 par rapport à l’exercice précédent, selon l’Alliance pour les chiffres de la presse et des médias (ACPM).
Moins avancée dans sa transition numérique, la PQR, dont la diffusion payée a chuté de 3,1 % en 2021-2022 selon l’ACPM, souffre plus encore. En novembre, « La Voix du Nord » a annoncé un projet de plan social visant une centaine de postes. Un mois plus tard, c’était au tour de « Midi Libre » d’annoncer sa volonté de couper dans les effectifs, en privilégiant l’option d’un plan de départs volontaires pour 45 postes.
Lire : Les Echos du 27 décembre