Presse, jeux vidéo… Les biens numériques présents sur le pass ne recevront aucune rémunération.
Le pass Culture ne fait pas que des heureux. Depuis le 1er février, 10.000 jeunes de 18 ans habitant dans le Finistère, le Bas-Rhin, la Guyane, l’Hérault et la Seine-Saint-Denis testent ce dispositif. Promesse du candidat Macron, le Pass permettra, d’ici à 2021, aux 800.000 jeunes atteignant chaque année leur majorité de pouvoir dépenser jusqu’à 500 euros dans des activités culturelles grâce à une application mobile. Tous les arts et médias sont représentés: cinéma, théâtre, danse, presse, musique, jeux vidéo, livre, musées…
Mais certains professionnels ont eu une mauvaise surprise en découvrant, courant janvier, les modalités de rémunération. Si tous les biens culturels «physiques» consommés via le pass seront remboursés par l’État (livre, place de cinéma, cours de musique…), ce ne sera pas le cas pour les biens numériques. Sont concernés les plateformes vidéos et musicales comme OCS, Canal+ et Deezer (les acteurs internationaux Spotify et Netflix ne sont pas inclus dans l’offre), mais aussi la presse et le jeu vidéo, qui ne peuvent proposer que des achats digitaux. Ces deux catégories sont particulièrement courroucées. «Ne pas être rémunéré est inacceptable», s’insurge un patron de presse. «J’en suis tombé par terre», rit jaune un éditeur de jeux vidéo. «Se faire rembourser 20 à 30 % du prix de vente nous aurait permis de rémunérer les créateurs. C’est un vrai manque de respect pour eux.» Le patron d’un grand studio abonde. «Si nous étions rémunérés, même un peu, le pass Culture aurait plus de succès auprès des éditeurs de jeux. Là, l’effort demandé est trop grand.»
Le privé paye 80 % du pass
Seuls cinq studios français sont actuellement référencés sur le pass Culture, dont Ubisoft. Mais l’offre du géant du jeu vidéo se limite à deux titres, Soldats inconnus et le jeu de sport Steep. D’autres studios devraient s’ajouter. «Nous irons sur le pass pour faire bonne figure», explique l’un d’eux. «Mais il n’y aura que deux ou trois jeux anciens. Pas question de mettre nos nouveautés.» Côté presse, seule une poignée de titres de presse quotidienne (Le Parisien, Les Échos, 20 Minutes, ou Ouest-France) et magazine (Beaux-Arts, Première…) ont accepté de participer sans être rémunérés…