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Le « Nouveau Magazine Littéraire » sur le point de rejoindre « Lire »

Le projet de cession du « Nouveau Magazine Littéraire », contesté par le personnel, pourrait être acté à partir de mardi.

 

Le rapprochement du « Nouveau Magazine Littéraire » avec son concurrent « Lire » n’est plus qu’une question de jours, semble-t-il. Un dernier comité social et économique (CSE) sur cette transaction doit avoir lieu mardi au sein du groupe de Claude Perdriel, Sophia Publications (« Historia », « Histoire, « La Recherche » en plus du « Nouveau Magazine Littéraire »). Et, même si ce CSE rend un avis négatif, la cession à EMC2, la société propriétaire de « Lire » et présidée par Jean-Jacques Augier, pourra être entérinée, selon la direction de Sophia. La signature définitive pourrait être apposée rapidement.

 

Dans un contexte de crise de la presse aggravée par le coronavirus, l’opération rapprocherait un « NML » diffusé en moyenne à 25.300 exemplaires en 2019 (-20 %) d’un « Lire » diffusé à 52.000 exemplaires en moyenne en 2019 (-8,6 %) . Un nouveau mensuel naîtrait, baptisé « Lire-Le Magazine Littéraire », qui deviendrait ainsi le leader de la presse littéraire et publierait 11 numéros par an. Des hors-séries « Magazine Littéraire » et « Lire » sont également prévus. Le groupe de Claude Perdriel a eu le projet de rapprocher les deux titres il y a deux ans mais, face aux difficultés du secteur, dit aujourd’hui vouloir se concentrer sur l’économie, l’histoire et la science.

Tensions internes

 

Des tensions en interne sont apparues depuis l’annonce fin février de ce projet de rapprochement. « Cette démarche n’est accompagnée d’aucun projet éditorial, ni d’aucun modèle économique portés à notre connaissance », estime Hervé Aubron, rédacteur en chef du « Nouveau Magazine Littéraire ». Il estime que les deux titres ont des lectorats très différents.

 

Lundi, les représentants du personnel du « Nouveau Magazine Littéraire » ont encore reproché à leur propriétaire de vouloir « passer en force »« Les représentants du personnel ont demandé sans les obtenir des documents fournissant plus d’éléments, notamment en termes de garantie écrite de l’emploi », indique Hervé Aubron. Certains élus du personnel redoutent la volonté de se « débarrasser » du titre. Leurs inquiétudes se nourrissent du fait que Jean-Jacques Augier ait placé le magazine « Têtu » en redressement judiciaire en 2015 deux ans tout juste après l’avoir racheté pour un euro symbolique à Pierre Bergé. Dans l’entourage de Claude Perdriel, on fait valoir que tout le personnel de « NML » va être repris par EMC2.

Mettre ses affaires en ordre

 

Lors de la réunion de lundi dernier, les représentants du personnel ont estimé que le CSE n’était pas en mesure de rendre un avis motivé sur le projet. Après le recours déposé le 30 avril auprès du Tribunal Judiciaire de Paris afin d’obtenir les documents manquants, ils attendent à présent la date de l’audience. Maurice Szafran, bras droit de Claude Perdriel, explique de son côté que la direction du groupe a été « totalement transparente et a donné toutes les informations ».

 

Un certain nombre d’observateurs estime que Claude Perdriel, ancien directeur de « L’Obs », âgé de 93 ans et dont la société holding détient désormais 100 % de « Challenges » et « Sciences et Avenir » depuis la sortie de Renault, serait en train de mettre ses affaires en ordre. Il y a trois semaines, il a lancé une nouvelle information/consultation pour soumettre au CSE le projet de rapprochement des rédactions de ses titres « La Recherche » et « Sciences et Avenir ».

 

https://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/le-nouveau-magazine-litteraire-sur-le-point-de-rejoindre-lire-1204783Lire : Les Echos du 21 mai

 

Jean-Philippe Behr

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