Le journal américain a recruté 455.000 nouveaux abonnés numériques au troisième trimestre tout en bénéficiant aussi du rebond post-Covid des recettes publicitaires. Mais l’érosion des ventes papier continue et le groupe prévient que les trois derniers mois de l’année devraient marquer un ralentissement de la croissance des revenus.
Les principaux moteurs du « New York Times » carburent à plein régime. Au troisième trimestre, le journal américain a recruté 455.000 nouveaux abonnés numériques et a bénéficié de la poursuite du rebond des recettes publicitaires.
Le chiffre d’affaires trimestriel du groupe qui édite le prestigieux quotidien a augmenté de 19 % sur un an pour se situer à 509 millions de dollars. Une performance tirée par un rebond de 40 % des revenus provenant de la publicité et une hausse de près de 28 % des revenus liés aux abonnements numériques.
8,4 millions d’abonnés
Fin septembre, le « New York Times » comptait près de 8,4 millions d’abonnés au total, dont plus de 1 million à l’international. En termes de recrutements de nouveaux abonnés numériques, c’est tout simplement le meilleur trimestre – hors 2020 – depuis le virage digital entrepris il y a une décennie . Et c’est bien sûr aussi un pas significatif pour atteindre l’objectif de 10 millions d’abonnés en 2025.
Mais le « New York Times » démontre aussi qu’il est capable de fidéliser ses lecteurs en montant les prix de certaines offres promotionnelles lancées l’an dernier, quand l’enjeu était d’attirer des publics largement confinés et désireux de pouvoir suivre l’actualité de l’élection présidentielle américaine. Au troisième trimestre, le revenu moyen par utilisateur (« average revenue per user » ou ARPU) a progressé de 5 % sur un an, s’est félicité lors d’un échange le directeur financier, Roland Caputo.
Rebond post-Covid pour la publicité
Côté publicité, la reprise post-Covid se poursuit tant pour le numérique que pour des activités papier qui ont tout particulièrement attiré les annonceurs des secteurs du luxe et du divertissement. Mais par rapport à la même période en 2019, les recettes publicitaires papier restent en recul de 25 % alors que celles du numérique sont, elles, en hausse de près de 23 %. Les podcasts et le portefeuille de produits audio ont notamment soutenu les revenus publicitaires digitaux.
Le « New York Times » investit pour amplifier son élan. Les dépenses en marketing ont progressé de 66 % sur un an pour s’établir à 83,8 millions de dollars au dernier trimestre, se situant 30,5 % au-dessus de leur niveau de 2019. Le groupe a aussi continué à recruter tous azimuts (ingénieurs, journalistes, fonctions support, etc.) en grossissant ses effectifs pour renforcer une rédaction où travaillent 2.000 personnes.
Mais le contexte est tout sauf facile. Même limitée, l’érosion des abonnements au journal papier continue inexorablement (les revenus sont en baisse de 1,2 % sur un an). Le nombre des abonnés aux éditions physiques est passé pour la première fois sous la barre des 800.000 personnes. Et le groupe prévient que la croissance de ses recettes publicitaires va se ralentir au quatrième trimestre, la base de comparaison avec l’an dernier étant désavantageuse.
Lire : Les Echos du 4 novembre